Le mobilier du restaurant étoilé de Sébastien Tantot vendu aux enchères : "tout le monde voulait emporter un petit bout d'histoire"

Mercredi 18 et jeudi 19 décembre a eu lieu la vente judiciaire des biens de l'auberge À la bonne idée, à Saint-Jean-aux-Bois (Oise), ancien restaurant étoilé du chef Sébastien Tantot. Ces enchères ont attiré un nombre important de personnes de la région venu apprécier une dernière fois les lieux de cette institution gastronomique régionale.

La vente aux enchères judiciaire de l'auberge À la bonne idée, ancienne institution gastronomique de l'Oise, à Saint-Jean-aux-Bois, "a eu une couleur particulière", rapporte Maître Caroline Brunel-Dejean de la Bâtie, chargée de celle-ci. En effet, il y a un aspect emblématique. À tel point que l'exposition publique organisée le 17 décembre s'est étendue toute la journée alors qu'habituellement, celle-ci "se résume à peu près une heure".

Le but était de permettre aux personnes de s’imprégner une dernière fois du lieu qui a accompagné leurs moments marquants. Ces trois jours ont fait ressortir "le côté humain" du lieu, note la commissaire de justice. 

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Celle qui a été nommée par le tribunal de commerce de Compiègne pour effectuer l'inventaire dans le cadre du redressement et de la liquidation de l'établissement, puis de l'organisation de la vente aux enchères, a connu également l'établissement. Mais elle affirme ne "pas avoir perdu de vue sa mission". Son rôle était de vendre le mieux possible les différents biens proposés lors des enchères "afin de désintéresser les créanciers", c'est-à-dire rembourser les dettes.

Une répartition des 580 lots

Tout a commencé lors de l'inventaire. Une étape importante en vue de la vente judiciaire. Elle explique avoir "constitué des lots cohérents. On a fait des lots pour les particuliers, pour que tout le monde puisse repartir avec un souvenir de l’établissement étoilé. Mais également pour les professionnels".

Les ventes ont eu lieu en deux temps, mercredi 18 et jeudi 19 décembre, avec beaucoup de monde venu tenter d'acquérir un bout de cette institution. Les 580 lots se sont vendus après dix heures de ventes réparties sur les deux jours.

Ce jeudi était consacré au mobilier en lien avec la cuisine. Cette journée, consacrée aux "arts de la table", a rencontré "un franc succès auprès des particuliers, mais pas que", rapporte maître Caroline Brunel-Dejean de la Bâtie. Ces derniers ont pu enchérir sur des petits lots, parmi les 300 présentés. Les bouteilles de vin et le matériel de cuisine ont eux été plus orientés pour les professionnels.  

Une desserte estimée à 300 € partie à 1 000 €

Lors de cette première journée de vente, c'est une desserte roulante, à deux plateaux, en bois et en métal argenté qui s'est fait remarquer. Elle a été remportée par un acquéreur "qui a beaucoup enchéri. C’est parti 1 000 €", sur la base d’une estimation de 300 €.

Lors de la deuxième journée, les vente de la Licence IV et du fourneau ont été les lots importants de ce vendredi 19 décembre. La première est partie à 6 600 € et la deuxième vente à 1 000 €. Les enchères du fourneau ont été suspendues ce jeudi, avant de reprendre, le temps de connaître la manière dont il allait être démonté. "Il est également parti à très bon prix", souligne la commissaire de justice. Au niveau de l'hôtellerie, "il y a eu beaucoup d'acquéreurs qui se sont bien battus".

En conclusion, Maître Caroline Brunel-Dejean de la Bâtie, qui ne peut encore communiquer les chiffres, partage son contentement à l'issue de ces deux jours. "La vente a largement dépassé les espérances" et a "au moins multiplié par trois" les estimations de départ. "On sentait bien que tout le monde voulait emporter un petit bout d'histoire de l'institution."

Ce vendredi 20 décembre, les derniers lots vont être délivrés. Le lieu sera alors totalement vide et les clés seront rendues au bailleur.