Le site « Mon 43 » et l’hebdomadaire « Renouveau » vont disparaitre cette semaine du paysage médiatique de Haute-Loire.
« Renouveau » était publié sous ce titre depuis 1944.
Encore une illustration des difficultés économiques de la presse.
Dans leurs bureaux coquets du centre-ville du Puy-en-Velay, les journalistes de « Renouveau » préparent la dernière édition de l’hebdo de la Haute-Loire, le numéro 3760 !
Une édition forcément spéciale qui retracera l’histoire de ce journal et rendra aussi hommage aux nombreux correspondants (plus de cent) et aux différentes équipes qui ont fait vivre cet hebdomadaire depuis 1944 et même avant !
Un journal créé en 1927 !
En 1944, « Renouveau » a pris le relai de « l’Union de la Haute-Loire », un journal catholique créé en 1927.
Plus récemment, le journal a été racheté par une association lozérienne qui édite également « La Lozère Nouvelle », la CIVAP (Communiquer Informer et Vivre au Pays).
Il y a quelques mois, les salariés (6 personnes en tout dont 4 journalistes) ont appris que l’association cherchait un repreneur.
Un contact a bien été pris, mais sans suite.
Marie-Pierre Aboulin, salariée depuis 22 ans au Renouveau, n’a pas été vraiment surprise.
« Lorsque j’ai été embauchée en 1993, l’hebdomadaire tirait à plus de 10 000 exemplaires, actuellement nous en sommes à 2800 ! ».
Aujourd’hui elle regrette : « Nous avons bien pris le virage numérique, beaucoup d’efforts pour rien pour le personnel ! ».
Le succès de « Mon 43 »
Pour se relancer, le journal a créé en 2010 une première formule numérique : « 43 chrono.fr » avant de se réformer complètement en 2012.
Nouvelle formule plus dynamique pour le papier (nouvelle maquette, journal à 1 euro, plus « light » aussi) et surtout nouveau site, « Mon 43 » qui a connu très rapidement le succès.
« Nous étions en moyenne à plus d’un million de pages vues chaque mois cette année ! Le seul site d’un hebdo qui dame le pion à la presse quotidienne sur le web ! », se félicite le rédacteur-en-chef, Guillaume Laurens, qui a déjà quitté la Haute-Loire.
Stéphane, Manu et Rémy, qui bouclent le dernier numéro, sont un peu amers, même s’ils ne le montrent pas trop.
« Le site Mon 43 marchait très bien, mais ça n’a pas suffi. Comme beaucoup de medias en France, nous étions confrontés au problème de la monétisation de l’information ».
Les journalistes relèvent aussi l’offre jusqu’ici pléthorique dans un petit département comme la Haute-Loire : trois quotidiens, plusieurs hebdomadaires, radios et sites sur internet.
Sur « Mon 43.fr », les messages de soutien se multiplient, les lecteurs disent leur tristesse de voir un média disparaitre.