Acquittée pour les violences ayant entraîné la mort de sa fille en 2016, Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, encourt aujourd’hui à nouveau 30 ans de réclusion criminelle. Son sort, comme celui de Berkane Makhlouf, dépend cette fois des jurés de la cour d’assises de Haute-Loire.
Cinq ans d’emprisonnement. C’est la peine à laquelle avait été condamnée Cécile Bourgeon par la cour d’assises du Puy-de-Dôme en novembre 2016, lorsque les jurés l’avaient reconnue coupable de non assistance à personne en danger, recel ou dissimulation de cadavre, destruction ou modifications de preuve et dénonciation mensongère à l’autorité judiciaire, mais l’avaient finalement acquittée du chef de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 par ascendant, alors que Berkane Makhlouf, son ex-compagnon, avait été condamné à 20 de réclusion criminelle, assortie d’une période de sûreté des deux tiers.
Des jurés qui avaient estimé que si Cécile Bourgeon avait bien participé à la mise en scène macabre qui avait suivi la mort de la fillette, rien ne prouvait qu'elle avait porté des coups à sa fille, si ce n'est les accusations de Berkane Makhlouf portées lors de sa garde à vue.
A l'issue d'un procès laborieux, où la vérité n'avait finalement pas pu émerger, l'acquittement de Cécile Bourgeon avait suscité l’indignation des parties civiles, dont le père de Fiona, mais surtout celle de l’opinion publique, qui avait violement hué la mère de Fiona lorsque son fourgon d'escorte avait quitté la cour d'assises du Puy-de-Dôme. Un acquittement partiel remis en cause par le parquet qui avait fait appel.
Cécile Bourgeon, la mère de la petite Fiona disparue en mai 2013, va donc devoir une nouvelle fois tenter de convaincre des jurés qu’elle n’est pour rien dans la mort de sa fille comme elle le prétend. Elle va également devoir convaincre que la version des faits qu’elle a livrée aux enquêteurs lors de sa garde à vue en septembre 2013 est la bonne: selon elle, Fiona serait décédée dans son lit alors que la veille elle aurait été frappée plusieurs fois par Berkane Maklhlouf, son ex-compagnon. Des coups que l'homme nie avoir porté, expliquant lui aussi qu'il avait retrouvé la petite dans son lit, morte dans son vomi.
Si Cécile Bourgeon ne parvient pas à convaincre, et que les jurés considèrent qu’elle est à l’origine des coups mortels ou qu’elle en est complice, elle pourrait se voir condamnée à 30 années de réclusion criminelle, tout comme Berkane Makhlouf qui pourrait voir la peine à laquelle il a été condamnée l'an dernier alourdie de 10 ans.
Si Cécile Bourgeon est acquittée une nouvelle fois, elle devrait recouvrir la liberté très peu de temps après le procès.
Un enjeu de taille, même si la finalité de ce procès reste de savoir enfin ce qui est arrivé à la petite Fiona en mai 2013.