Les avocats de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, ont formulé une demande de renvoi du procès en appel de leur cliente. Lundi 5 février, devant la cour d’assises de Haute-Loire, Maître Portejoie s’est appuyé, notamment, sur l’incident de « l’apéritif » pour justifier sa demande.
L’apéritif informel du mercredi 31 janvier, entre le président de la cour et certains avocats, en plein procès d’assises de l’affaire Fiona, n’a visiblement pas été du goût de la défense de Cécile Bourgeon, la mère de Fiona. Lundi 5 février, alors que le procès entrait dans sa deuxième semaine, Maître Gilles-Jean Portejoie, avocat de Cécile Bourgeon, justifiait sa demande : « Une réunion pareille était inopportune (…) car elle renvoie une pitoyable image de la justice. La situation est inextricable ».
Et d’insister sur « les conditions dans lesquelles Cécile Bourgeon comparaît », conditions qu’il juge « déplorables ». « Comment peut-on valablement se défendre lorsqu’on dort 4 ou 5 heures par nuit ».
De son côté, l’avocat général a indiqué qu’il souhaitait la poursuite des débats : « Ce lundi matin ressemble à un autre lundi matin. Je m'étonne que l'on puisse, de manière assez facile, déporter les débats en faisant valoir un état de fatigue monstrueux. Les questions monstrueuses, c'est le jeu des débats. On ne peut pas poser que des questions qui plaisent aux accusés !"».
« La mascarade que j'avais dénoncée au mois d'octobre est en train de continuer (...) J'aimerais que la société ait une réponse dans cette affaire à la fin de la semaine," a également insisté l'avocat général.
Une réunion de complotistes
Maître Costantino, avocat de l’association Enfance et partage a indiqué, quant à lui, que les réunions informelles entre avocats et magistrats sont légions. Ils ont le souci de ne pas évoquer les affaires dans lesquelles ils sont engagés, par éthique. L'erreur est d'avoir communiqué cet apéritif aux clients, à la presse, "Parce qu'ils ne pourraient pas comprendre". La défense a, toujours selon Me Costantino, fait preuve d'une "grande félonie" lorsqu'elle a annoncé que Nicolas Chafoulais, le père de Fiona, était présent à cet apéritif, faisant de cette réunion entre avocats une "réunion de complotistes".
Enfin, la défense de Berkane Makhlouf ne s’est pas associée à la demande de renvoi. L’accusé prendra d’ailleurs la parole : « Je refuse qu'il y ait un renvoi. Fiona mérite qu'il y ait un jugement. J'assume mes responsabilités. Je ne vais pas fuir, comme Cécile. Je fais confiance à mes avocats. A la justice aussi, même si j'ai des doutes parfois.”
Après quelques minutes de suspension, l’audience reprend. La cour annonce alors le rejet de la demande de renvoi. Le procès de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf peut enfin se poursuivre. Dans quel climat ?