Haute-Loire : une nouvelle école Calandreta pour transmettre la langue occitane

L'Auvergne comptait jusqu'ici deux écoles Calandreta, ces écoles associatives où l'enseignement se fait en occitan et en français. Depuis peu, il y en a une de plus avec l'ouverture de la Calandreta Ribeirona à Vals-le-Chastel (Haute-Loire).

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A Vals le Chastel (Haute-Loire), une école vient de naître. Pour les 17 élèves de la Calandreta Ribeirona, la journée commence par du chant, de la danse et surtout par une immersion immédiate dans la langue d'Oc, la langue occitane.
 
Ici, l'enseignement se fait en deux langues : occitan et français. Au départ, c'est même l'occitan qui prime : "Dans les écoles calendreta en immersion, comme ici, normalement, le français est introduit à partir du CE1." explique Patrick Erard, l'unique enseignant. "La maternelle et le CP sont en oc."

La langue occitane, c'est une langue latine couramment parlée jusqu'au début du XIXéme siècle dans les campagnes du sud de la France et en Auvergne. La calandreta réactive cette identité qui s'était un peu perdue à une époque. "C'était pas bien vu du tout de parler occitan !" se rappelle Cécile Aurejac, co-présidente de l'association calandreta Ribeirona. "Mon arrière-grand-père était instituteur, et à l'époque, on disait aux enfants de ne pas parler occitan. Mon arrière-grand-père n'a jamais appris l'occitan à ses enfants. Donc mon grand-père ne parlait pas occitan, et c'est dommage car c'est une langue très riche qui nous ouvre sur beaucoup de langues latines, et sur le monde en fait !"
 

Faire vivre nos campagnes

Pour ouvrir leur école à Vals-le-Chastel, les parents ont du faire preuve de patience et de beaucoup d'esprit d'initiative. Cela fait cinq ans qu'ils s'étaient rassemblés en association pour travailler à cette ouverture. L'école a fini par faire sa rentrée dans une ancienne auberge après tout un été de travaux d'aménagement . Pour fêter l'aboutissement du projet, une fête a été organisée avec les habitants du village. 

"On a un peu fait un pari d'ouvrir cette école dans ce petit village !" explique Delphine Benard, maman de deux calandrons. "C'est une belle idée de faire vivre nos campagnes, de montrer que c'est possible !"

L'école calandreta est portée par un réseau d'une soixantaine d'établissements. Cette fédération vieille de plus de trente ans forme ses enseignants et donne un cadre basé sur le bilinguisme et la pédagogie Freinet. "On a de très bon retours sur la façon de faire des calendreta" explique Patrick, l'enseignant de l'école. "On sait que par exemple, les Diwan, les écoles bretonnes s'inspirent en partie de la pédagogie des calendreta parce qu'il y a vraiment un charte d'enseignement très riche et très intéressante."
 

Des enfants au milieu de la nature

La plupart des écoles occitanes sont installées en milieu urbain. Installer la calandreta à la campagne, c'est un choix presque militant pour l'association. "Nous, on est des parents ruraux et on a envie de faire école à la campagne dans un cadre assez magique." explique Pierre-Marie Le Henaff, président de l'association calandreta Ribeirona. "Ce qu'on a aimé aussi, c'est la proximité d la rivière, c'est ce grand terrain qu'il y a devant l'école. On sait que nos enfants sont au milieu de la nature."

L'adaptation des enfants semblent plutôt facile. Thomas, un des élèves qui vient de Normandie vit plutôt bien son enseignement en "lenga d'oc" : "finalement, c'est assez simple à comprendre car c'est très proche ! Le français, c'est un dérivé de l'occitan !" 

Les parents participent financièrement à hauteur de leurs moyens au fonctionnement de l'association qui gère la location du bâtiment, le salaire de l'enseignant et celui de l'aide maternelle. Dans un an, elle demandera de passer un contrat avec l'éducation nationale. Si d'autres petits calandrons viennent grossir les rangs, un deuxième enseignant sera le bienvenu.
 
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