En France, une pharmacie ferme tous les deux jours, en moyenne, selon l'ordre national des pharmaciens. Et les départements ruraux sont les plus touchés. Certaines officines ont du mal à maintenir leur niveau d'activité. Exemple, en Haute-Loire, dans la commune de La Séauve-sur-Semène.
La France compte de moins en moins de pharmacies. Une officine ferme tous les deux jours en moyenne selon l'ordre des pharmaciens. Le Puy-de-Dôme et l'Allier font partie des dix départements les plus impactés par la fermeture des pharmacies. Ce sont surtout les structures situées en zone rurale qui enregistrent le plus de difficultés. En cause : la concurrence et une clientèle logiquement moins nombreuse qu'en ville.
Depuis son installation en 2000, dans la commune de La Séauve-sur-Semène, en Haute-Loire. Laurence Ducrot a trouvé la formule qui marche. Dans sa petite pharmacie, peu de stock, mais l'essentiel est là. De plus, en cas de besoin, elle peut se faire livrer deux fois par jour. Il faut dire que la vente des médicaments assure aujourd'hui la majorité de ses revenus. D'année en année, les pharmacies ont vu leur activité se faire grignoter par la concurrence. Outre la parapharmacie que l’on trouve fréquemment dans les grandes surfaces, d’autres sources de chiffre d’affaires échappent de plus en plus aux pharmaciens.
« La vente et la location de matériel médical, comme, par exemple, les fauteuils roulants, les lits médicalisés, sont maintenant vendus par des sociétés spécialisées. De plus, l’hôpital propose l’hospitalisation à domicile –ce qui est une très bonne formule- et fait appel à ses propres intervenants, du coup nous ne sommes plus sollicités. On ne vend plus que du médicament », déplore-t-elle.
Une dépendance aux prescriptions
Autre difficulté : la dépendance de la pharmacie aux prescriptions…Depuis le départ du médecin du village l'an dernier, le chiffre d'affaires a chuté de 25%.
Les patients ont tendance à prendre leurs médicaments près du lieu de consultation. Le généraliste est le point de départ essentiel aux activités de santé…
« C'est lui qui va prescrire les soins aux infirmières, les séances de kiné, parfois une aide à domicile qui sera utile pour que le patient puisse rester chez lui plutôt que d’être hospitalisé ou dirigé vers une maison de retraite », explique Bruno Marcon, le maire de La Séauve-sur-Semène
La mairie recherche donc activement un remplaçant. Malgré le dynamisme du village avec deux écoles et une dizaine de commerces pour 1 500 habitants, l'absence de médecin pourrait contraindre, à terme, les personnes âgées à partir. Ces personnes âgées représentent une clientèle vitale pour nombre de commerces de proximité.