Il y a 4 ans, Nathan Herbert, un informaticien de Haute-Loire, créait « Ecomail », une boîte mail écoresponsable qui reverse la moitié de son chiffre d'affaires à des associations écologistes et finance des projets pour l’environnement. Aujourd’hui, près de 3 400 personnes utilisent Ecomail.
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En Haute-Loire, depuis 4 ans, Nathan Herbert et son épouse Clio gèrent ensemble un boîte mail écoresponsable. En 2016, ils créaient Ecomail pour financer des projets de sauvegarde de l’environnement. Au départ gratuite et utilisant les dons des adhérents pour construire des ruches et préserver la population d’abeilles, la messagerie a changé de fonctionnement il y a 2 ans. Désormais, les utilisateurs payent 12 euros par an, dont 2 euros de TVA, 5 euros pour le fonctionnement d’Ecomail et 5 euros qui sont reversés à des associations écologistes. « Cela faisait un certain temps que je cherchais à donner un sens à mon métier d’informaticien, par rapport à mes convictions environnementales. C’est en regardant un reportage sur la pollution numérique que ça a fait « tilt ». J’ai voulu faire prendre conscience aux gens que l’informatique et le numérique polluent », explique Nathan Herbert. Ecomail compte désormais plus de 3 400 utilisateurs, ce qui représente environ 1 300 euros chaque mois reversés à des associations.
Les boîtes mail encombrées, sources de pollution
Si la boîte mail génère malgré tout de la pollution en raison des serveurs et machines utilisés, Nathan Herbert cherche tout de même à limiter au maximum l’impact écologique de sa boîte mail : « On incite les gens à supprimer leurs emails. On a des statistiques, des indicateurs sur l’interface pour sensibiliser et éduquer les gens à la pollution numérique. On leur dit par exemple : « Vous avez 500 emails, votre boîte commence à ne plus être écoresponsable », car c’est beaucoup, c’est entre 4 et 50 grammes de CO² par email stocké annuellement. Au fur et à mesure qu’on stocke, ça pollue de plus en plus. Contrairement aux géants de l’internet, qui gagnent de l’argent en analysant les données et qui ont intérêt à ce qu’on stocke, nous, on incite à supprimer avec des alertes. Du coup, nos utilisateurs consomment très peu d’espace-disque», affirme Nathan Herbert. En effet, selon le média Qu'est ce qu'on fait ?, les 62 trillions (62 milliards de milliards) de spams envoyés chaque année rejettent 20 millions de tonnes de CO2 par an.
Une pièce jointe pollue autant que 500 mètres en voiture
Supprimer ses mails est donc un réel enjeu environnemental. « Si vous envoyez une photo, elle est d’abord stockée sur une boîte d’envoi et dupliquée au minimum 2 à 3 fois, pour la sécurité des données. Ensuite, ces données sont aussi sauvegardées, 3 sauvegardes. Déjà, rien que pour l’envoi, la photo a été dupliquée 7 fois. Ensuite dans la boîte de réception du destinataire, c’est la même chose. Au final, votre photo devient 14 photos. C’est variable en fonction des messageries mais en moyenne c’est ça. Imaginez si vous envoyez la photo à 10 personnes ! » alerte Nathan Herbert. Autant de photos, autant d’espace sur les serveurs nécessaire au stockage, serveurs qui consomment de l’énergie et ont besoin d’être refroidis. « Tout ça génère de la pollution », dénonce Nathan Herbert. Selon lui, un email avec une photo d’une taille d’1 Mo représente un trajet de 500 mètres en voiture en termes d'émission de CO².
Des dons à des associations écologistes
La prochaine association à bénéficier de l’argent récolté par Ecomail sera la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) d’Alsace. L’argent devrait leur permettre de financer du matériel pour la préservation des hérissons : « On a commencé à faire des dons à hauteur de 500 euros, par exemple en Auvergne à l’association d’éducation à l’environnement "Les pieds à terre". Soit on contacte les associations pour participer à un de leurs projets, soit c’est les utilisateurs qui nous conseillent des associations, soit ce sont les associations elles-mêmes qui nous viennent nous voir. Quand on a choisi l’association, on leur demande si elles ont un projet à financer. Par exemple, pour l’association Un ciel végétal, on a financé à hauteur de 2 000 euros un projet de plats végétariens à l’école », précise Nathan Herbert. La plateforme enregistre entre 5 et 10 inscriptions par jour, sur la version de démonstration gratuite du site.
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