A Vorey, en Haute-Loire, la société SPCV est spécialisée dans les biberons et les tétines. Avec la crise du coronavirus COVID 19, elle vient de relancer sa production de doigtiers pour renforcer les gestes barrière et éviter le contact avec des objets possiblement contaminés.
Avec la crise sanitaire actuelle, on découvre que les entreprises d’Auvergne ont des idées ! Eclairage désinfectant utilisant les propriétés des rayons ultra violets dans le Puy-de-Dôme, lave-mains autonome dans le Cantal ou encore doigtiers en caoutchouc à Vorey en Haute-Loire. Ce ne sont que quelques exemples de cet esprit d’innovation.
SPCV (Silicone Plastique Caoutchouc Voreyzien) est une PME de 28 salariés spécialisée dans la fabrication et la distribution de tétines pour nouveau-nés et animaux.
« Nous fabriquons plus de 15 millions de tétines par an, nous sommes leader sur le marché national et européen dans le domaine de la petite puériculture, des accessoires d’alimentation et d’hygiène du bébé », se félicite Suzanne Grangette, à la tête de la société familiale depuis plus de 10 ans.
Des doigtiers lavables et réutilisables une trentaine de fois
Créée dans le secteur du Puy-en-Velay, en 1954, sous le nom de CMC (Caoutchouc Manufacturé du Centre), l’entreprise proposait aussi des doigtiers, un accessoire qui était utilisé dans l’imprimerie pour éviter aux ouvriers de se tâcher les doigts et dans les banques pour compter les billets. Mais, au fil du temps, cet objet semble être tombé en désuétude. « Nous en faisons 2 à 3000 unités chaque année pour un grossiste en Belgique qui nous achète aussi des tétines mais nous n’avons pas d’autre débouché », précise la chef d’entreprise. Avec la crise du COVID 19, elle a saisi l’opportunité de relancer cet accessoire : « C’est plus écologique qu’un gant vinyle. Après utilisation, on lave le doigtier avec de l’eau chaude et du savon et on peut le réutiliser une trentaine de fois au moins ».
La dirigeante précise qu’il s’agit d’un produit en caoutchouc naturel, donc sans allergie, un accessoire qui permet d’éviter le contact direct entre les doigts et certaines surfaces, potentiellement contaminées par le virus.
Déjà des commandes
Le produit est vendu en sachet de 8 doigtiers de diamètres et longueurs différents, notamment sur le site de vente en ligne de la société de Vorey.
L'entreprise a repris dès mi-avril et Suzanne Grangette a remis les presses en route. « Depuis une semaine, nous expédions des dizaines de colis chaque jour ». Elle est aussi en contact avec deux industriels qui s’intéressent à son produit pour limiter leur consommation de gants jetables.
« Le doigtier vient coiffer le doigt sans couvrir la paume de la main, il sert pour se protéger du virus lorsqu’on utilise un clavier, un photocopieur, du matériel bureautique partagé mais on peut l’utiliser pour taper son code bancaire sur les terminaux aussi ».
Pour la société, qui réalise 2,3 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel, l’objectif n’est pas de capitaliser ni de surfer sur la crise, mais d’apporter une réponse supplémentaire dans la panoplie des protections contre le COVID. L’occasion de remettre au goût du jour ce petit accessoire qui n’est plus guère utilisé, en dehors du domaine médical pour la réalisation de certains examens.