L’itinéraire de grande randonnée du chemin de Stevenson, en Haute-Loire, s'offre aux déficients visuels. Le but est de proposer un cheminement en pleine nature avec un maximum d'autonomie.
Grâce à une application gratuite téléchargeable sur smartphone, un groupe de randonneurs malvoyants et deux chiens guides d'aveugles testent en ce moment et pour six jours le tracé adapté à leur handicap. Le chemin de Stevenson en Haute-Loire est le premier à être cartographié de la sorte par GPS et il pourrait donner suite à d'autres tracés au long court. Le balisage rouge et blanc est invisible pour les randonneurs malvoyants. C'est la voix du GPS spécialement programmé pour leurs déficiences visuelles qui les guide : « La lumière parfois me guide un petit peu, par contre, je ne vois pas les limites du chemin. Première chose, j’ai le GPS qui me donne la direction. Le principe est le même que celui d’une montre : midi c’est droit devant moi, 3 heures c’est à ma droite, 9 heures à ma gauche et 6 heures derrière moi. Deuxième chose, lorsque j’ai passé le point 89 par exemple, le GPS passe directement au point 90. Je vais de point en point », explique Gérard Mulle, aveugle et président de l'association Yvoir, testeur et co-développeur de l'application Openway.
Des outils pour les guides
En situation réelle et pendant six jours, les randonneurs vont tester et améliorer l'application. Annie, non-voyante et plus habituée à des parcours urbains, est un peu perdue : « J’ai besoin de pratiquer, la canne par exemple : quand on est au bras de quelqu’un, on se laisse aller. Je n’utilise qu’un bâton et pas de canne. Là, il faut que je me concentre sur le chemin et sur la canne. Ça fait beaucoup d’informations, trop peut-être ». Grégoire Bouchetout, aveugle et futur guide de randonnée, teste l'application avec beaucoup d'intérêt : « Quand je referai moi-même des randonnées, je travaillerai les chemins plusieurs fois. Il y a plusieurs types de chemins, certains sont plus ou moins praticables avec le GPS, ils peuvent être trop compliqués ou trop tortueux. Il faut s’entraîner plusieurs fois ».
Un parcours adapté
La canne reste indispensable et pour certains, le chien l’est également. L'aide de Roxy, chienne spécialisée, est très appréciée par Anne-Claude, malvoyante : « C’est elle qui va me trouver les passages, ça évite la canne. C’est beaucoup plus fluide et beaucoup moins fatigant pour se déplacer. » Le groupe va parcourir 320 km sur les pas de l'écrivain écossais Stevenson. Ils feront cinquante kilomètres de plus que l'itinéraire classique pour éviter les sentiers trop accidentés.