Sébastien Arsac, cofondateur de L214 : "Notre travail est de montrer comment sont traités les animaux"

Entretien avec Sébastien Arsac. Natif de Haute-Loire, il est le cofondateur de L214, l’association qui lutte contre les violences faites aux animaux.
 

Il a grandi en Haute-Loire, il était enseignant et a décidé de tout plaquer pour la cause animale. Sébastien Arsac est maintenant à la tête de l'assocation L214 dont les vidéos font régulièrement le buzz. Elles dénoncent les mauvais traitements dans les élevages ou les abattoirs. Le militant est l'invité de l'interview du jeudi sur France 3 Auvergne. 

D’où vient votre engagement ?

"Je suis petit fils d’éleveur et j’ai eu, à la ferme, le contact avec les animaux, avec le cochon qu’on tue dans la cour. Le cri du cochon qu’on va ligoter, tenir et être saigné sans aucun étourdissement. Je pense que ça a eu un impact sur moi… Le fait aussi d’avoir eu un chien à la maison. On voit qu’il a une personnalité, il a des émotions. Il y a une différence de traitement entre les animaux. Il y en a certains qu’on va caresser et d’autres qu’on va tuer au couteau… J’ai eu la chance aussi de faire des études, j’ai réfléchi, j’ai vu que dans d’autres civilisations, on n’avait pas forcément le même mode d’alimentation qu’on pouvait se passer de la consommation de produits animaux. Ça a travaillé dans ma petite tête… et j’ai eu envie de m’engager parce que les animaux sont des êtres sensibles, partagent, comme nous, cette capacité à ressentir le plaisir, la souffrance,…"

Qu’est-ce qui vous met le plus en colère aujourd’hui ? Quel est le combat du moment ?

"L’élevage : 8 animaux sur 10 sont élevés dans des élevages intensifs. Notamment les élevages intensifs de cochons où les animaux n’ont jamais accès à l’extérieur. Ils vont naitre dans un environnement de béton et de métal. Les porcelets vont être gardés 180 jours dans ces bâtiments fermés. Ils ne connaitront jamais un rayon de soleil, jamais un brin d’herbe ils vont être chargés dans un camion pour partir à l’abattoir… ça me révolte."

Est-ce qu’il y a des victoires dont vous êtes particulièrement fier ?

"On est en train d’obtenir l’interdiction des cages en batteries pour les poules pondeuses. Grâce à des engagements qu’on essaie d’arracher aux supermarchés, aux enseignes, aux grands producteurs. D’ici 2025, on peut espérer qu’en France il n’y aura plus de poules élevées en cage."

Votre association a de plus en plus de poids, de plus en plus d’adhérents. Les élections municipales approchent, quel va être votre rôle durant cette campagne ?

"Notre travail c’est de montrer comment sont élevés les animaux et c’est aussi de trouver des solutions. Avec les municipales, on a un levier très important. Les candidats peuvent s’engager pour donner plus de droits aux animaux. Ça peut se manifester par des mesures très concrètes. Les municipalités peuvent décider, par exemple, de ne plus s’approvisionner auprès d’élevages intensifs pour leur cantine. On pourrait avoir un approvisionnement local, pourquoi pas bio, et ça permettrait de privilégier les éleveurs qui sont les plus vertueux. Ce qui permettrait, en plus, de diminuer la quantité de viande importée."

Entretien avec Sébastien Arsac. Natif de Haute-Loire, il est le cofondateur de L214, l’association qui lutte contre les violences faites aux animaux.

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