Plus de 700 mètres cubes de boues polluées aux PCB à traiter, une facture de 2 millions d’euros. Deux ans après un acte de vandalisme sur un terrain industriel à l’abandon et la pollution aux PCB de son réseau d’assainissement, la commune de Sainte-Sigolène en Haute-Loire en appelle à la solidarité.
A l’origine du problème, un acte de vandalisme en septembre 2019 sur un transformateur installé sur le site d’une entreprise de travail de métaux en cessation d’activité, à Sainte-Sigolème en Haute-Loire. Du PCB, dont le nom scientifique est PolyChloroBiphényles, plus connu sous le nom de Pyralène est détecté au niveau de station d’épuration de la Rouchouse et les boues résiduelles, d’ordinaire épandues dans les champs sont stockées et doivent subir un traitement complémentaire dans l'Ain. La commune qui supporte la facture depuis deux ans arrive au bout de ses capacités financières explique le maire Dominique Freyssenet : "Il y a déjà eu une première vidange complète (du bac de stockage, ndlr), donc 700 mètres cubes, même un petit peu plus. Tout a été nettoyé mais les effluents continuent toujours d’arriver puisqu’on produit à peu près 15 mètres cubes par semaine. Il y a tout le suivi, le curage des réseaux qui a déjà été fait mais qui va très certainement être refait, voir même les réseaux pourquoi pas et ensuite il y a toutes les analyses récurrentes qui sont faites de manière régulière toutes les semaines sur le réseau, sur la station, mais aussi sur la rivière qui se trouve en aval".
Une facture qui ne cesse d’augmenter
La justice devra trancher sur les responsabilités, entre le propriétaire qui estime n’avoir pas été au courant de la présence de ce produit et l’entreprise exploitante qui n’existe plus. En attendant, les finances de la commune sont sous très forte tension : "Là on est au bout du bout, on peut ne peut pas aller plus loin. On sait que les notes vont continuer à s’accumuler" précise Dominique Freyssenet qui se refuse à multiplier par 7 la facture d’assainissement réglée par les habitants de la commune. "On ne demande pas que la note soit payée, puisque les suites judiciaires décideront de ce qui va se passer, par contre, ce dont on a besoin véritablement c’est au moins d’une avance de trésorerie pour faire face aux dépenses et au fonctionnement classique de la mairie".
Cette aide pourrait venir de la communauté de communes, elles sont 14 et pourraient faire acte de solidarité. Pour Jean-Paul Lyonnet, le maire de Monistrol-sur-Loire : "C’est une solution problématique pour certains à court terme, mais qui peut permettre quand même un soutien matériel mais aussi un soutien moral vis-à-vis des autres municipalités qui sont concernées par un évènement ou par un autre".
La commune de Sainte-Sigolène espère que l’Etat viendra aussi à son secours pour assumer cette charge très exceptionnelle.