En Haute-Loire, 39% des femmes salariées occupent un emploi à temps partiel. Le plus fort taux en France, 7% de plus que la moyenne régionale en Auvergne-Rhône-Alpes. La nature des emplois féminins dans ce département explique cette situation.
L’emploi des femmes à temps partiel atteint des taux record en Haute-Loire : 39% soit 7 points de plus que la moyenne régionale Auvergne-Rhône-Alpes d’après des chiffres de 2015 publiés par l’INSEE qui place le département en tête du classement national. Pour certaines, le temps partiel est un choix, comme pour Katia Raynaud, auxiliaire de vie à l’Association d’Aide à Domicile en Milieu Rural (ADMR). Un emploi à durée indéterminée mais à 80% : "C’est un travail qui me plait parce que j’aime bien les gens, leur rendre service" dit-elle. "Je ne veux pas faire un temps plein parce que c’est un métier très physique et je veux garder quand même une demi-journée pour me reposer et m’occuper de ma famille aussi. J’ai mon mari qui travaille, qui a un salaire. Sinon toute seule ce serait dur parce que ce n’est pas suffisant un temps partiel quand on est seule avec deux enfants". Avec ses frais de dépalcement, elle touche 1400 euros net par mois.
En Haute-Loire, l’ADMR est le principal employeur dans l’aide à domicile avec 1300 salariés, presque toutes des femmes dont la plupart sont à temps partiel : "Le temps partiel chez nous, c’est surtout voulu par les salariées parce que c’est quand même un métier difficile, prenant, psychologiquement et physiquement. Parce que sur une semaine, sur l’amplitude horaire, sur le travail au quotidien, nos salariées, 80%, ne souhaitent pas avoir plus d’heures" explique Roland Puech, le président de la fédération ADMR de Haute-Loire.80% ne souhaitent pas avoir plus d'heures. Roland Puech, président ADMR 43
En France 8 salariés à temps partiel sur 10 sont des femmes et pour un tiers d’entre elles, c’est une situation subie. Venue rencontrer la conseillère du Centre d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles (CIDF), une salariée qui travaille 26 heures par semaine dans une entreprise de nettoyage aimerait bien travailler plus, pour dépasser les 800 euros nets par mois qui ne lui permettent pas de s’en sortir : "Depuis ce mois de janvier, j’ai une carte pour pouvoir aller chercher quelque chose aux Restos du Cœur. Même si je demande l’aide au logement, ce n’est pas suffisant" dit-elle. "Il faut que je trouve plus d’heures pour gagner un peu plus pour que ça aille mieux."
Pour Béni Bacha, la conseillère du CIDFF, la plupart des emplois qu’elle trouve pour des femmes en difficulté, souvent peu diplômées, sont des temps partiels : "Elles sont sur du commerce, la grande distribution ; elles sont sur du nettoyage industriel, l’entretien des locaux ; elles sont sur l’aide à la personne et aux territoires c’est du temps partiel. J’ai beaucoup de femmes qui ont un problème de mobilité et qui n’ont pas de voiture ou alors qui n’ont pas le permis ou qui n’ont pas les deux et il y a un problème de qualification aussi".Beaucoup de femmes ont un problème de mobilité. Béni Bacha, chargée d'accompagnement au CIDFF
Le temps partiel recouvre donc des réalités très différentes selon les situations, synonyme de qualité de vie pour les unes ou de galère pour les autres.