En Haute-Loire, c'est peut-être la dernière chance pour la société Cheynet qui emploie 205 salariés. Les pouvoirs publics vont racheter les bâtiments de cette entreprise de textile pour lui apporter de la trésorerie et lui permettre d'investir. Le groupe souffre de la concurrence asiatique.
Cheynet est l'un des derniers fleurons du textile en Haute-Loire. L'entreprise produit des rubans élastiques pour la lingerie de luxe, son premier marché actuellement. Elle a connu 3 plans de sauvegarde ces 10 dernières années et elle était au bord de la cessation de paiement. Alors la société va se réorganiser et vendre ses bâtiments à la Communauté de communes, une bouffée d'oxygène indispensable.
"Il y avait un impératif de regrouper les deux sites sur le site principal qu'il faut optimiser. Nous nous dessaisissons de ce bâtiment au profit des collectivités locales et l'argent, on le réinvestit partiellement pour la réorganisation et partiellement pour de l'investissement de matériel neuf de dernière génération, notamment en teinture", indique Grégoire Giraud, président de la société Cheynet.
Refus des banques
Les banques avaient refusé de soutenir Cheynet. Alors la région Auvergne-Rhône-Alpes, le département et l'État se sont mobilisés. Les collectivités vont apporter 1,9 millions d'euros à la société qui deviendra locataire de son bâtiment industriel. Un sauvetage in extremis ou plutôt un plan de renaissance pour le président de la région :
"Aujourd'hui cette entreprise a de belles perspectives. Dans la lingerie, elle travaille pour les meilleures maisons. Mais aussi dans des textiles techniques, notamment industriels. On a de vraies opportunités à saisir. Je refuse cette idée que tous nos emplois partent en Chine. Ce sont nos industries, nos emplois. Quand on est président de la région, on se bat pour ses emplois", affirme Laurent Wauquiez.
205 emplois menacés
205 emplois sur la sellette et aucune garantie pour l'avenir. La direction envisage même un plan de départ volontaire de 25 salariés. Alors le syndicat majoritaire reste prudent : "Les dernières années ont été très difficiles surtout pour les salariés qui ont subi beaucoup de casse sociale. On espère que cette fois, c'est pour repartir du bon pied, mais on restera vigilant", explique Joël Jasserand, délégué CGT au groupe Cheynet.
Cheynet mise sur la vague du "made in France" pour se relancer en se tournant vers l'export et de nouveaux marchés hors lingerie. À Saint-Just-Malmont, c'est l'un des premiers employeurs de la commune.
Les chiffres du plan de sauvetage
Il y a 40 ans, il y avait encore 600 emplois. Ces dix dernières années, il y a eu 3 plans sociaux dont le dernier a supprimé 95 emplois en 2015.Dans ce plan de sauvetage, la Région investit 900.000 euros en tout (700.000 dans l'achat du bâtiment et 200.000 dans le rachat de matériels). Le Département apporte 300.000 euros et l'État, 175.000 euros. Le reste, 525.000 euros, a été prêté par la Caisse des dépôts et consignations.