L'Auvergne peut se vanter d'élever des races à viande ou à laine réputées. Mais en Haute-Loire, à Sainte-Sigolène, la fierté ne vient pas de vaches ou de moutons ... mais d'autruches !
En Auvergne, il n'y a pas que de l'élevage de vaches ou de moutons … On trouve aussi des autruches, plutôt habituées à la savane africaine. Un des deux élevages d'autruches de Haute-Loire se trouve à Sainte-Sigolène. On y fabrique de la viande, des plumeaux et même du savon. Mais avant cela, il faut accorder une attention poussée aux animaux.
Après 40 jours d'incubation, les yeux ont du mal à s'ouvrir. Difficile pour l'autruchon de sortir de l'œuf. Avec son petit marteau, Yvette Deléage aide à faire naître les petits volatiles. "Je leur enlève toujours un petit peu la peau qu'ils ont autour pour éviter que ça leur colle dessus, explique l'éleveuse d'autruches, on les aide à sortir de la coquille, c'est comme une création, c'est toujours beaucoup de bonheur"
Elles étaient trois autruches à l'origine, et sont maintenant quarante à vivre au Mont des autruches. En quatre ans, Yvette a constitué un véritable cheptel sur deux hectares, aux côtéx des vaches laitières de son mari. Et quand des visiteurs viennent les voir, les volatiles jouent les vedettes.
Celle qui était coiffeuse pendant 30 ans retrouve la dimension artistique de son métier d'origine, comme à travers la gravure sur œuf ou la création de plumeaux. "Pour les plumes c'est bien, finalement je continue à me servir de mon sèche-cheveux, s'amuse l'altiligérienne, je les lave, je les sèche, et ça permet de retrouver une douceur impressionnante."
Le principal débouché de l'élevage c'est la viande : rillettes, saucisson ou autres tournedos. Mais comme dans le cochon, tout est bon dans l'autruche, vraiment tout. "La graisse sert pour les rillettes et les terrines, mais on fait aussi des super savons hydratants, efficaces pour les peaux sèches, assure l'éleveuse, avec les plumes, je fais des plumeaux ou des bouquets, et certains m'en achètent pour de la décoration ou des costumes." Elle souhaiterait travailler avec un tanneur du Cantal pour développer des sacs, portes-monnaies et même des ceintures à base d'autruche.
Yvette espère voir de nombreux autres petits, pour un élevage pas comme les autres.