Depuis le début du mois de juin, une demi-douzaine d'attaques de troupeaux de moutons et de bovins se sont produites en Haute-Loire. Elles sont attribuées aux vautours par les éleveurs. Pour la LPO, les vautours n'attaquent pas un animal vivant et mobile.
En Haute-Loire 6 attaques de troupeaux auraient été commises par des vautours, selon des éleveurs. A Torsiac, Laurent Laterrisse, agriculteur, montre un agneau miraculé. Il y a 10 jours, lorsqu'il est né, selon son éleveur, il a été attaqué par des vautours. Les séquelles sont encore visibles. Son propriétaire affirme : « Ils lui ont mangé la queue et entaillé de partout. Ils lui ont entaillé l’oreille ». L'attaque s'est produite dans un pré, loin de la ferme. L'éleveur et ses enfants ont aperçu les vautours dans le ciel. Ils sont vite venus voir leurs brebis.
On a vu les vautours plonger sur le troupeau
Laurent Laterrisse raconte : « Quand on est arrivés, on a vu les vautours plonger sur le troupeau. On est descendus de la voiture. On a pris des bâtons et on est partis leur faire peur. Il y a avait 6 ou 7 vautours autour d’un agneau. En faisant du bruit, il en sortait de tous les côtés. Ils faisaient 2 à 3 mètres d’envergure ». Depuis 3 semaines, les agriculteurs de Haute-Loire ont recensé une demi-douzaine d'attaques qu'ils attribuent au vautour fauve, sur des moutons ou des bovins, comme à Saugues par exemple.
Selon la LPO les vautours n'attaquent pas d'animaux vivants
Mais pour les protecteurs des oiseaux, cela ne correspond pas aux pratiques habituelles du charognard. Jean-Christophe Gigault, directeur de la LPO Auvergne, indique : « Les vautours n’attaquent pas un animal mobile. Dans les analyses qui ont été réalisées notamment, sur les Grands Causses, où la situation a été étudiée pendant plus de 4 ans par les services de l’Etat, l’Office national de la chasse et de la faune sauvage et des vétérinaires, il est clair qu’il n’y a pas d’attaque de vautours sur un animal vivant et mobile. Majoritairement les animaux qui sont en danger sont des animaux qui sont morts. Dans les zones où il y a beaucoup de vautours, il n’y a pas plus de mortalité constatée. Les vautours ne vont pas attaquer des animaux vivants. La question qui se pose est peut-être que l’on avait affaire à des animaux malades ou en train de mourir, qui peuvent dans ce cas-là, être attaqués par des vautours ».
Des agriculteurs qui attendent des mesures
En tout cas, les agriculteurs sont excédés par ces attaques. Ils demandent à l'Etat d'intervenir. Thierry Cubizolles, président de la FDSEA de Haute-Loire, indique : « Il faut qu’on puisse avoir des moyens d’effarouchement. Sur les attaques d’animaux vivants, il faut que l’on trouve le moyen à travers un fond de solidarité d’aider les éleveurs avec une indemnisation. Il faut que l’on arrive à la régulation des populations, par un moyen réglementaire ». Pour la LPO, il n’est pas question de régulation ou d'effarouchement. Elle rappelle que le vautour est une espèce protégée depuis plus d'un demi-siècle.