« Dieu, Brando et moi », c'est le titre mystérieux d'une pièce de théâtre qui sera jouée au prochain festival d'Avignon cet été. Actuellement elle est aussi à Chambon-sur-Lignon. Elle raconte l’histoire d'un enfant juif et de sa famille cachés et sauvés grâce à ceux qu'on a appelés « les Justes ».
Un « old man show », comme aime à le dire Daniel Milgram, 75 ans. Mais cette pièce de théâtre, c’est bien plus que ça. C’est d’abord un dialogue avec son père. Sorte de texte autobiographique et introspectif, même si le comédien ne l’a pas écrit lui-même. C’est un retour sur son passé d’enfant juif caché au Chambon-sur-Lignon pendant la seconde guerre mondiale. « Quand on est juif on n’a pas le choix on le reste. Mais je suis quand même Athée et je le dis souvent je ne crois plus en Dieu après Auschwitz. C’est quand même difficile de se dire que les enfants ont été oubliés », explique Daniel Milgram.
Une histoire qui ne l’empêche pas de faire un clin d’œil à son idole Marlon Brando.
En 1943, alors qu'il avait 8 mois, Daniel Milgram a été caché ici sur le plateau. Il est resté 3 ans dans ce village des « Justes », tout comme son frère, son oncle et sa tante. Régulièrement, il rend visite aux descendants des familles Olivier et Kittler, notamment à Mylène la petite fille de ceux qui l'ont caché.
« Accueillir des juifs à cette période c’était quand même risquer sa peau. Il suffisait que la gendarmerie ou que la milice débarque et c’était terminé. Il faut quand même rendre hommage au courage à ce qui s’est passé », insiste le comédien.
Une manière pour Daniel Milgram de pratiquer son devoir de mémoire.