Le barrage de Lavalette, en Haute-Loire, alimente en eau potable plus de 430 000 personnes entre la métropole de Saint-Etienne et l’est du département. Mais alors qu’on arrive à la fin de l’hiver, il est à peine à un tiers de sa capacité de remplissage. Un manque d’eau qui a conduit EDF à arrêter sa production électrique.
On est loin et même très loin des 41 millions de m3 d’eau que le barrage de Lavalette (Haute-Loire) peut retenir. La période hivernale permet normalement de faire le plein mais le manque de précipitations de ces derniers mois ne l’a pas permis. Une situation tellement critique que la Métropole de Saint-Etienne a demandé à EDF d’interrompre sa production électrique, une première en 70 ans. « C’est une situation inédite depuis la création du barrage. Nous ne turbinons pas d’eau autrement que pour fournir la métropole de Saint-Etienne en eau potable. Même avant la demande de Saint-Etienne Métropole d’augmenter les stocks pour les besoins en eau potable, nous avions une gestion prudente des stocks d’eau et nous n’avons pas turbiné depuis juin 2022 afin de préserver les stocks d’eau potable de la ville de Saint-Etienne », explique Xavier Delorme, directeur d’EDF Hydro Loire-Ardèche.
Une ressource de plus en plus rare
Le problème est que si l’on manque d’eau à Lavalette, on manque aussi d’eau tout autour. Ce petit barrage en aval alimente plusieurs communes du secteur. Bernard Souvignet voit bien la ressource en eau potable, goutte après goutte, se réduire au fil du temps. « On a des sources qui donnaient entre 1 500 et 2 000 m3 par jour et, après une étude hydrogéologique, on nous avait dit que nos sources pouvaient descendre jusqu’à 850 m3 par jour. En fait, c’était même très optimiste puisqu’aujourd’hui, cet automne, on est descendu à 400 m3 par jour, à peine », regrette Bernard Souvignet, président du Syndicat des Eaux de Montregard.
La pluie attendue
Une quantité bien inférieure aux besoins du secteur mais heureusement, il est lui aussi connecté au barrage de Lavalette, comme 70 000 habitants du département. Bernard Souvignet sait qu’il ne manquera pas d’eau cet été mais il s’interroge sur l’avenir. « On commence à s’inquiéter, sachant qu’il y a des communes qui étaient déjà limite, qui demandent justement des interconnexions avec nous par exemple, et il ne faudra pas répondre par la négative. Je pense que la moindre des choses, par solidarité, ce sera d’accepter de les desservir. Automatiquement, on aura besoin d’un peu plus d’eau si on veut aider les communes voisines. » A condition que Saint-Etienne Métropole accepte : le barrage lui appartient et elle est prioritaire pour fournir ses 350 000 habitants. Reste maintenant à savoir si la pluie sera au rendez-vous dans les semaines à venir.