L'ouverture de la cinquième journée du procès en appel de l'affaire Fiona laisse entrevoir un nouveau renvoi. En cause : le refus de comparaître de Cécile Bourgeon, l'une des accusés, mais aussi un apéritif informel entre le président de la cour et certains avocats, un soir de la semaine.
L’affaire Fiona a pris un tournant inédit, vendredi 2 janvier, alors que la première semaine de débats s’achevait. Le président de la cour a dû se justifier à propos de sa sortie du mercredi soir. « J’ai entendu dire, via la presse, que j’avais rencontré les avocats des parties civiles lors d'un apéritif, a déclaré Etienne Fradin alors que les débats reprenaient vendredi après-midi. Cette information est en partie erronée, puisque j'étais aussi en compagnie des avocats de la défense".
Cette information fut l'une des raisons pour laquelle l'audience a ouvert avec près de deux heures de retard, ce vendredi matin. L'apéritif, qui aurait pu laisser entendre que le président avait un penchant pour l'une des parties engagées dans l'affaire, a entraîné la tenue d'une réunion privée entre les avocats et le magistrat en tout début de journée. Et laisse entrevoir un nouveau renvoi du procès.
La grande absente
L'absence de Cécile Bourgeon, l'une des accusées dans l'affaire, représente une autre cause de renvoi. Excédée et au bord du malaise la veille, la mère de Fiona ne s’est pas présentée à l'audience le matin même. "Elle ne peut pas et ne veut pas [se présenter], a indiqué l'un de ses conseils, Me Renaud Portejoie. C'était une mise à mort," poursuit-t-il, à propos des auditions de jeudi soir, qui ont particulièrement bousculé sa cliente."On a des accusés à bout, ça se sent (...) C'est une forme de fuite, elle a parfaitement conscience qu'elle peut craquer", estime Me Marie Grimaud, avocate d'une association de protection de l'enfance, pour l’attitude de Cécile Bourgeon " montre qu'on n'est pas loin de la vérité".
Le week-end pourrait être décisif : si certains avocats n'ont aucun doute quant à la poursuite des débats lundi matin, d'autres, comme Me Grimaud, redoutent que les avocats de la défense n'exploitent la faille et engagent une procédure pour un nouveau renvoi du procès. Le verdict, initialement prévu le vendredi 9 février, est attendu depuis maintenant cinq ans par les parties civiles.