A l'automne 2017, une première audience d'appel avait tourné au fiasco. L'affaire Fiona revient lundi 29 janvier, à 14 heures, devant les assises de Haute-Loire avec l'espoir de percer le mystère de la fillette disparue en 2013, et le risque d'une nouvelle querelle entre avocats.

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La mère de Fiona, Cécile Bourgeon, condamnée à 5 ans de prison en première instance pour avoir menti pendant des mois en parlant d'un enlèvement de l'enfant, et Berkane Makhlouf, son ex-compagnon condamné à 20 ans de réclusion pour avoir porté des coups fatals à Fiona, comparaissent à nouveau au Puy-en-Velay.
Toujours en l'absence du corps de la victime, que les accusés disent avoir enterré dans une forêt autour de Clermont-Ferrand mais qui n'a jamais été retrouvé. Et toujours avec un grand flou sur les faits - les deux anciens toxicomanes se rejettent la faute ou avancent l'hypothèse d'un accident.

En appel, les débats avaient avorté le 13 octobre dernier quand la défense avait quitté le palais de justice avec fracas, au motif que sa "probité" aurait été "mise en cause" par l'avocate d'une association de protection de l'enfance, partie civile.
Lors du témoignage d'une connaissance du couple, Me Marie Grimaud avait relevé qu'elle avait été assistée en garde à vue, au début de l'affaire, par Me Mohamed Khanifar - aujourd'hui l'avocat de Berkane Makhlouf - et suggéré une connivence entre ce dernier et le conseil de Cécile Bourgeon, Me Renaud Portejoie.
Cette passe d'armes, incompréhensible pour le quidam, avait provoqué le renvoi de l'affaire et une procédure disciplinaire à l'encontre de Me Grimaud, initiée par la défense. Quelques jours plus tard, c'était au tour du père de Fiona, Nicolas Chafoulais, de dénoncer devant la presse des "arrangements entre amis" - il est poursuivi pour diffamation depuis.



Nouveaux témoins



Tous se retrouveront à 14H00 dans une ambiance tendue. "Le renvoi, c'était une mascarade, on était au théâtre. On ne parle plus des faits, on n'est plus là pour l'assassinat de ma fille mais pour voir des avocats se tirer dans les pattes", peste encore Nicolas Chafoulais, qui aurait aimé que le procès soit "dépaysé". "Maintenant, il faut que la justice prouve qu'elle est compétente. Il va falloir recentrer le procès sur les faits", insiste celui qui s'est fait tatouer dans le cou le prénom de sa fille.



"On n'avait aucun intérêt procédural pour ce renvoi, d'ailleurs on n'a pas fait de demande de remise en liberté (pour Cécile Bourgeon, NDLR), souligne Me Portejoie. Mais on a estimé qu'on était déconsidéré auprès des jurés. Aujourd'hui, nous souhaitons que la justice passe sereinement, comme en première instance. Nous n'avons aucune agressivité et nous espérons que les uns et les autres sont dans ce même état d'esprit."
Acquittée des faits criminels par la cour d'assises du Puy-de-Dôme en 2016, la mère de Fiona, détenue depuis 2013 comme Berkane Makhlouf, pourrait sortir de prison en février en cas de verdict similaire en appel - il est attendu le 9 février.

Mais l'audience promet d'être encore agitée avec trois nouveaux témoins cités par Me Grimaud. "Il y a un certain nombre de détails qui avaient échappé à l'attention des uns et des autres et qui me semblent être la clé de ce qu'a vécu Fiona. Je compte bien les exploiter pour obtenir la vérité", prévient l'avocate.
Sans compter que deux nouveaux avocats ont rejoint le banc des parties civiles, dont Me Jean-François Canis, qui avait défendu un homme condamné pour avoir violé Cécile Bourgeon en 2012. Ce procès avait lui aussi été renvoyé après un incident d'audience entre ce ténor clermontois et les avocats de la mère de Fiona.



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