Les tensions entre les avocats marquent le 5e jour de procès en appel de l’affaire Fiona. Alors que des experts psychologues devaient être encore entendus ce vendredi 13 octobre 2017, l'audience a été suspendue à la cour d'assises du Puy-en-Velay, en Haute-Loire.
Une matinée qui a, d’abord, été marquée par l’absence des témoins et proches du couple Bourgeon-Makhlouf. Un seul s’est présenté à la barre en fin de matinée, proche de Berkane Makhlouf. Il affirme déjà n’avoir « jamais vu Fiona vivante ». Il insiste sur la théorie de la mort de Fiona par ingestion de médicaments.
C’est sur les interrogations de Me Khanifar, avocat de Berkane Makhlouf, envers le témoin, que les choses ont dérapé. Me Grimaud, avocate de l’association Innocence en danger, exprime alors sa gêne : le témoin interrogé a été défendu par Me Khanifar lors de sa garde à vue dans cette même affaire. S’ensuit l’intervention de Me Portejoie fils pour défendre son confrère Me Khanifar. Ce dernier qui a senti sa probité mis en cause par les propos de l’avocate de la partie civile.
L'audience est suspendue sur ces faits pour le déjeuner.
Avec quelques minutes de retard l’audience reprend à la cour d’assises du Puy-en-Velay, en Haute-Loire. Me Renaud Portejoie prend la parole : « Il s'est passé quelque chose ce matin. La parole des avocats de la défense a été mise en cause. Me Khanifar a été accusé d'une infraction pénale et le cabinet dans lequel j’exerce aussi. Nous considérons que nous ne pouvons assurer la défense de nos clients comme il se doit. Il me semble délicat de me maintenir en faveur des intérêts de Mme Bourgeon dans le climat actuel. Nous demandons des excuses de la part de Me Grimaud et nous demandons une suspension d'audience pendant laquelle nous aviserons de la suite des débats »."La parole des avocats de la défense a été mise en cause,
Me Renaud Portejoie"
Sur ces mots Me Grimaud s’excuse et sa réponse semble satisfaire Me Portejoie mais celui-ci maintient sa demande de suspension d’audience.
L'audience est de nouveau suspendue à 14h30. Les avocats de la défense et Me Grimaud sont revenus dans la salle momentanément sur fond d’explications. Mais Me Portejoie et Me Khanifar sortent finalement de la salle leurs dossiers sous les bras.
L’audience pourrait donc être ajournée.
Le milieu toxicomane du couple abordé
La matinée était tournée vers le milieu toxicomane dans lequel évoluait le couple Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf. Tous les deux consommaient des drogues dures et ont rappelé tous les deux la longue liste des produits qu’ils sniffaient.
L’objectif étant de déterminer le contexte dans lequel grandissaient les filles de Cécile Bourgeon.
« Cécile Bourgeon à la barre : "Fiona a grandi avec [les drogues]"
- Me Grimaud : "Mais Fiona, elle a grandi avec [les drogues]?"
- Cécile Bourgeon : "Ca existait avant qu'elle n'arrive, j'en prenais aussi lorsqu'elle était là... Donc oui, elle a grandi avec ça." »
Pour les avocats de Cécile Bourgeon et de Berkane Makhlouf, il s’agissait ce vendredi matin d’évoquer l’hypothèse de la mort de Fiona sur l’ingestion de stupéfiants ou de médicaments dans l’appartement. "J'attirerai votre attention sur une étude qui montre qu'il y a chaque année 25 000 intoxications alimentaires d'enfants aux produits stupéfiants", évoque Me Portejoie après avoir interrogé sa cliente."Fiona a grandi avec [les drogues]"
Cécile Bourgeon