Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon ont tous deux été condamnés en appel à 20 années de réclusion criminelle, dimanche 11 février 2018. La cour d'assises a rendu son verdict après onze jours de débats au tribunal du Puy-en-Velay, à l'issue du troisième procès de l'affaire Fiona.
Les parties civiles, notamment le père de la petite Fiona, attendaient la décision depuis cinq ans. A l'issue de onze jours de débats devant la cour d'assises de Haute-Loire au Puy-en-Velay, le verdict est tombé dimanche 11 février 2018 vers 2 heures du matin : Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon ont été tous deux condamnés en appel à 20 ans de réclusion criminelle.
Le couple, séparé aujourd'hui, était jugé pour les circonstances entourant la mort de Fiona, 5 ans, en mai 2013. Jugés depuis le 29 janvier, ils ont tous deux été reconnus coupables par la cour - dont le jury était uniquement composé de femmes - de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner sur mineur de 15 ans, en réunion, et par ascendant pour Cécile Bourgeon, par personne disposant de l'autorité parentale pour Berkane Makhlouf.
Une décision plus sévère qu'en premier appel
Le verdict de ce 11 février 2018 tranche avec celui de la première instance à Riom (Puy-de-Dôme) en novembre 2016, à l'issue de laquelle Cécile Bourgeon avait été acquittée des violences et condamnée à 5 ans de prison pour des faits délictuels.Le parquet avait alors décidé de faire appel, entraînant la tenue d'une première session avortée au Puy-en-Velay en octobre 2017, puis d'une seconde en ce début 2018. Celle-ci a bien failli être aussi reportée à cause d'un apéritif réunissant magistrats et avocats engagés dans l'affaire. Comme à Riom, l'avocat général avait requis 30 ans de réclusion criminelle, assortie d'une peine de sûreté des deux tiers.
Cécile Bourgeon, 31 ans, mère de la jeune fille, a été reconnue coupable de trois des quatre délits pour lesquels elle était poursuivie, à savoir celui de "non assistance à personne en danger" et "modification d'une scène de crime" et "dénonciation mensongère de crime". Le motif de "recel de cadavre" n'a pas été retenu.
Son compagnon à l'époque des faits, Berkane Makhlouf, 36 ans, comparaissait pour le motif de "non-assistance à personne en danger", délit dont il a lui aussi été reconnu coupable. Le motif de "recel de cadavre" n'a pas été retenu non plus.
Fiona, la grande absente
Fiona Chafoulais, 5 ans, avait été déclarée disparue par sa mère le 12 mai 2013 à Clermont-Ferrand. Pressée par l'avancée de l'enquête, Cécile Bourgeon avait finalement avoué la mort de sa fille en septembre de la même année, décès qu'elle aurait caché en enterrant le corps avec l'aide de Berkane Makhlouf. L'absence de corps, puisque les accusés ne se rappellent plus du lieu d'inhumation, a fortement contribué à la complexité du dossier.