Lundi 29 janvier a débuté devant la cour d’assises de Haute-Loire, le procès en appel de la mère de Fiona, Cécile Bourgeon, et de son ex-compagnon Berkane Makhlouf. Une première journée qui a été l’occasion pour le président de retracer les grandes lignes de cette affaire.
Condamné en première instance à 20 ans de réclusion criminelle, Berkane Makhlouf, l’ex-compagnon de la mère de Fiona, est le premier des deux accusés à avoir pris la parole devant la cour d’assises de Haute-Loire, au Puy-en-Velay, lundi après-midi. Interrogé par le président, au premier jour du procès en appel, Berkane Makhlouf clame encore et toujours son innocence : « Fiona, elle a vécu un calvaire. Je serais incapable de lui faire du mal. Tout ce que je demande, c’est un bon déroulement de procès » lance-t-il. Tout comme Cécile Bourgeon, l’homme, âgé de 36 ans, est poursuivi pour violences volontaires ayant entraîné la mort de la fillette sans intention de la donner.
Le président de la cour procède brièvement au rappel des faits.
J’ai tenté de la ranimer Fiona
De la disparition de Fiona, signalée par sa mère en mai 2013, aux nombreuses interrogations suscitées par le comportement du couple. Des interrogations qui laisseront rapidement place aux suspicions. « Ils se renvoient la balle », résumera le président, faisant référence aux témoignages contradictoires des deux accusés lors de leurs auditions successives, au cours de l’enquête.
"Selon Cécile Bourgeon, le 12 mai au matin, le couple trouve Fiona en position fœtale dans son lit. Ils ont alors constaté le décès de Fiona", raconte le président. Berkane Makhlouf prend alors la parole : « J’ai tenté de la ranimer Fiona ». Le président poursuit alors le rappel des faits en s’appuyant, cette fois-ci, sur le témoignage de Berkane Makhlouf. Selon ce dernier, Cécile Bourgeon aurait donné une gifle à sa fille peu avant les événements. C'est le seul exemple de violence de Cécile Bourgeon à l'encontre de Fiona qu'il dit connaître. Concernant l'hématome de Fiona avant son décès et dont son ex-compagne a fait mention, il parle d'un choc qu'a reçu la jeune fille en tombant de vélo, le 9 mai. Dans ses déclarations, il conteste avoir été violent avec Fiona.
C’était une décision mutuelle de faire l’enterrement de Fiona nous-mêmes
« A aucun moment je n’ai porté la main sur les enfants. Tout le monde me félicitait sur la bonne éducation des enfants, les amis, les voisins… Je le maintiens : je n’ai pas porté la main sur Fiona » réagira Cécile Bourgeon après l’énoncé des peines encourues.
Cecile Bourgeon, lors de ce premier jour de procès. Livide, son teint se confond presque avec la couleur très claire de ses cheveux #Fiona pic.twitter.com/0N0w911I2R
— Valentin Pasquier (@ValPSQR) 29 janvier 2018
Le couple n'a jamais révélé où le corps de Fiona se trouvait. Le matin du 12 mai, peu après la découverte du décès de la petite fille dans son lit, Cécile Bourgeon aurait pris la voiture pour se rendre aux alentours du lac d'Aydat, dans le Puy-de-Dôme. Elle aurait pris une pelle qui traînait près d'une maison et avant d’enterrer le corps avec l'aide de Berkane Makhlouf. Interrogé par les enquêteurs, celui-ci répétera qu'il n'était que passager et ne savait pas où ils se rendaient. Quant à la thèse de l’amnésie concernant le lieu d’inhumation de la fillette : elle n’a pas été retenue par les experts.
« On avait peur de se faire retirer la garde des enfants. C’était une décision mutuelle de faire l’enterrement de Fiona nous-mêmes » affirmera Berkane Makhlouf.
« On avait peur de se faire retirer la garde des enfants. C’était une décision mutuelle de faire l’enterrement de #Fiona nous-mêmes » pic.twitter.com/EEzsFLiAkj
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