A quelques heures du verdict, la dernière audience de la cour d’assises de Haute-Loire a débuté, samedi 10 février, par les plaidoiries des parties civiles. Cécile Bourgeon, la mère de Fiona, et son ex compagnon Berkane Makhlouf encourent  une peine de 30 ans de réclusion criminelle.

Avocat des associations  «L’enfant bleu » et « La voix de l’enfant », Maître Crespin est le premier à avoir pris la parole, lors des plaidoiries des parties civiles. Pour lui, la mère de Fiona est « complice » de Berkane Makhlouf . « Sans Cécile Bourgeon rien n'aurait été possible et sans Berkane Makhlouf, Fiona ne serait pas morte. Les deux sont liés dans ce complot mortifère", lance-t-il. Et de poursuivre : « Si vous jugez coupable Berkane Makhlouf, vous devez considérer comme complice Cécile Bourgeon. Elle avait la connaissance des coups portés à Fiona, elle l'a dit, elle les a vus. Elle aurait pu intervenir. Elle a eu la volonté de ne pas intervenir ». L’avocat qui conclura ainsi : « Le doute doit profiter aux enfants. Les vraies victimes de ce procès ».

Après avoir évoqué les coups portés à Fiona et les aveux de Cécile Bourgeon sur l’utilisation de maquillage pour camoufler les bleus de sa fille, l’avocate du père de Fiona a également insisté sur le rôle de l’accusée : « Ce couple miroir se nourrit l'un de l'autre dans un monde dans lequel Fiona "prend trop de place" selon Cécile Bourgeon", explique Maître Lebert. Pour l’avocate de Nicolas Chafoulais : « Cécile Bourgeon est complice de Berkane Makhlouf ».

Un pacte entre les accusés


Pendant la plaidoirie d'un autre avocat du père de Fiona, Berkane Makhlouf mettra la main devant ses yeux, comme s'il cherchait à se cacher. Égale à elle-même, Cécile Bourgeon continuera à regarder le sol. A quelques rares moments, elle relèvera la tête pour échanger avec son avocat. On l’apercevra même sourire … mais pas pendant la plaidoirie de Maître Canis qui dénoncera  sa « froideur. « Les témoins ont eu plus d'émotions dans la voix que madame Bourgeon quand elle parlait de Fiona. Ces gens vous voyez je suis persuadé qu'ils se souviendront de cette histoire et qu'ils sont marqués, alors quand je vois la froideur là-bas...", s'emportera-t-il, en désignant Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf.

« On est au sommet de l'horreur de ce que peut juger une cour d'assises », lancera-t-il. "Bien sûr qu'elle (Cécile Bourgeon) a porté des coups. "Elle restait dans la chambre à côté de celle de sa fille où elle était en train d'agoniser".

 Je ne me souviens de rien, mais je me souviens que je n'ai rien fait 



A son tour, Maître Portal refusera que le doute puisse bénéficier aux accusés : « Lorsqu'on vient affirmer ici à longueur de temps : "je ne me souviens de rien, mais je me souviens que je n'ai rien fait." Créer le chaos pour créer le doute pour que le doute profite aux accusés », insistera-t-il.
Toute la matinée, les parties civiles vont se succéder à la barre. Me Constantino pour l'Association Enfance et Partage, prendra, quant à lui, la parole pour revenir, notamment, sur les violences subies par Fiona. Pour ce faire, il prendra des exemples d'autres enfants morts sous les coups de leurs parents. Ce fut le cas pour le petit Bastien. Il avait été enfermé dans une machine à laver mise en route en mode essorage par son père devant sa mère  "qui n'a pas agi", rappelle l’avocat.

Je ne suis pas un saint



Faire éclater la vérité ! La veille, la  cour d’assises de Haute-Loire avait de nouveau interrogé les accusés pour tenter de savoir ce qui s’est vraiment passé en mai 2013. Comment Fiona est-elle morte ? Où est-elle enterrée, si tant est qu’elle l’a été. Beaucoup de questions et toujours les mêmes réponses. Depuis dix jours, le scénario n’a guère évolué. Cécile Bourgeon charge son ex compagnon et Berkane Makhlouf, lui, répète qu’il n’a jamais frappé Fiona. Depuis le début du procès, les deux accusés n’ont rien livré du terrible secret de la mort de Fiona.
J’ai ouvert mon cœur. Je ne suis pas un saint. J’ai ouvert mon cœur au maximum de mes capacités. J’aurais assumé. Si j’avais été violent avec Fiona, j’aurais assumé. J'aurais dit : "Bah voilà, j'ai porté des coups", lance Berkane Makhlouf. Condamné en première instance à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir porté des coups fatals à Fiona, l’homme, âgé d’une trentaine d’années, a expliqué qu’il a plus intérêt à avouer les coups –s’il en avait mis – plutôt que de le cacher.

Je vais vous dire ce qu’il s’est passé moi : elle est morte de vos coups à tous les deux



Cécile Bourgeon, quant à elle, a continué de clamer son innocence : « Je suis loin d’être la meilleure des mères. La drogue est passée en priorité. Fiona, elle est quand même décédée alors que j’aurais pu la sauver. Mais je n’ai jamais frappé." Selon elle, c’est B. Makhlouf qui a donné une claque. Cécile Bourgeon qui finira par donner sa définition d’une claque : un coup de poing.

Et lorsque l’avocat du père de Fiona demande une dernière fois à Berkane Makhlouf ce qui s’est passé. L’accusé ne répond pas. « Je vais vous dire ce qu’il s’est passé moi : elle est morte de vos coups à tous les deux » conclut l’avocat.



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