Mardi 6 février, la cour d’assises de Haute-Loire a tenté de savoir comment la petite Fiona était décédée. Malgré l’absence de corps, un expert-légiste a avancé un certain nombre d’hypothèses à partir des éléments du dossier, en présence des accusés Berkane Makhlouf et Cécile Bourgeon.
C’est cette fois-ci en présence des deux accusés, Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, que s’est ouverte la 7ème journée d’audience du procès en appel, mardi 6 février. La mère de Fiona a finalement accepté de comparaître devant la cour d’assises de Haute-Loire. A quelques jours du verdict, attendu vendredi, la cour s’est intéressée aux circonstances de la mort de la fillette. Des hypothèses formulées en l’absence de corps mais étayées par les nombreux éléments du dossier.
Traumatisme de l'abdomen
D’après les déclarations de Cécile Bourgeon, ce 11 mai 2013, Fiona était prise de nausées, vomissements et de douleurs abdominales. La fillette se serait levée vers 23 heures pour aller voir sa mère, elle se tient le ventre en rejoignant sa chambre. Venue témoigner en visioconférence, une experte-légiste explique privilégier l’hypothèse d’une mort consécutive à un traumatisme de l’abdomen qui se caractérise par des nausées et des douleurs gastriques. Selon l’experte, les traumatismes abdominaux sont la deuxième cause de mortalité dans les cas de maltraitance chez les enfants.
Des régurgitations intra bronchiques, des vomissements interviennent tardivement, au stade agonique. Trois mécanismes existent en temps normal pour bloquer cette régurgitation : la déglutition, la fermeture de la glotte et la toux. Lorsqu'il y a un blocage du système nerveux, comme c’est le cas lors d’un coma, les voies peuvent être inondées par les régurgitations gastriques dans le système respiratoire.
Deux autres hypothèses sont avancées pour expliquer les causes du décès de Fiona : la mort par lésion intracrânienne, première cause de mortalité par maltraitance chez l’enfant ou par ingestion de médicaments.
L'experte justifie les "gargouillis" entendus par Berkane Makhlouf lorsqu'il tente de réanimer la petite fille. "C'est tout à fait normal et passif », déclare la médecin-légiste, expliquant qu'il s'agit du bruit de l'air entrant dans le corps avec la tentative de réanimation. « Cela ne signifie pas qu'elle respire », poursuit-elle.
En l’absence de corps, l’experte s’est voulue très prudente face aux questions précises et pressantes des parties civiles. « Je ne peux pas répondre aux questions que vous vous posez légitimement », a lancé le médecin à qui on demandait des précisions sur les coups répétés ou uniques. « Je ne peux pas aller plus loin sans avoir étudié le corps. Tout ce que je peux dire, c'est que l'enfant était victime de maltraitances !"
Tu vas le continuer longtemps ton cinéma ?
Interrogée sur les coups portés à Fiona, sa mère explique qu’elle a été frappée à la tempe gauche… puis une seconde fois au moment de la reprise de l’école. Pendant les vacances, elle avait eu le temps de guérir. Le samedi, Berkane Makhlouf aurait frappé à nouveau à la tête, selon l'accusée, Cécile Bourgeon, qui reconnaît que c’est Fiona elle-même qui lui a dit que Berkane Makhlouf l’avait frappée.
Dès lors, Bourgeon et Makhlouf, dont ce sont les « retrouvailles » dans le box des accusés, enchaînent les échanges véhéments. Berkane Makhlouf : « Moi, j’ai constaté un bleu. Après, je n’ai pas vu Cécile porter le coup. Après, moi aussi, je pourrais dire que Fiona m’a dit que Cécile l’avait frappée ». Cécile Bourgeon se lève : « Et quand je suis rentrée à la maison et que tu m’as dit « C’est pas moi, elle s’est cognée sur le mur, c’est faux aussi ? » Alors arrête un peu ! Arrête ! Y’en a marre de t’entendre. Tout ce que je dis c’est des mensonges ? ». B. Makhlouf : « Tu vas le continuer longtemps ton cinéma ? ».