Lundi 29 janvier 2018, le procès en appel de l’affaire Fiona s’ouvrira aux assises de Haute-Loire, au  Puy-en-Velay. Une nouvelle épreuve pour Nicolas Chafoulais, le père de la fillette, disparue en mai 2013 et dont on n’a jamais retrouvé le corps.

Fiona. Ce prénom, celui de sa fille, Nicolas Chafoulais vient de se le faire tatouer sur le cou, en lettres gothiques. Comme pour rappeler au monde que derrière le nom d’une affaire, se cache avant tout celui de sa petite fille morte il y a bientôt cinq ans.
« Moralement c’est l’enfer, confie ce père. Si j’avance, c’est pour mon autre fille. Mais c’est compliqué ».
Car à quelques jours de l’ouverture du troisième procès de Cécile Bourgeon et Berkane Makhlouf, la mère de Fiona et son ex-compagnon poursuivis pour les violences ayant entraîné le décès de la fillette, Nicolas Chafoulais est un homme amer qui a perdu foi en la justice. Derrière un visage fermé, gronde une colère sourde, qu’il laisse parfois transparaître au travers d’un sourire ironique, désabusé.

Désabusé par l’issue du premier procès, où si Berkane Makhlouf avait écopé d’une peine de vingt années de réclusion criminelle, reconnu coupable de violences à l’encontre de Fiona, Cécile Bourgeon elle, avait été acquittée de ces chefs d’accusation et condamnée à cinq ans d’emprisonnement pour des délits, dont non assistance à personne en danger, recel de cadavre, modification de scène de crime.
« 5 ans, c’est rien ! C’est une peine pour des cambrioleurs ! Estime Nicolas Chafoulais. Ce que j’espère aujourd’hui c’est une peine de 20 ou 25 ans pour les deux… Mais j’attends d’y être car jusqu’à présent rien ne s’est jamais passé comme je l’espérais... »

Désabusé et en colère, Nicolas Chafoulais l’est aussi par rapport à l’issue du second procès, celui en appel des deux mis en cause, en novembre dernier au Puy-en-Velay. Un procès qui s’était terminé à l’issue de la première semaine des débats, lorsque les avocats de la défense, estimant que leur probité avait été mise en cause par Maître Marie Grimaud, avocate de la partie civile représentant l’association Innocence en danger, en avait demandé le renvoi. Un renvoi accepté par le président.

«Pour le prochain procès, ce sera pareil ! poursuit Nicolas Chafoulais. Si quelqu’un dit quelque chose de travers, ce sera renvoyé encore une fois ? Je ne comprends pas pourquoi la demande de renvoi a été acceptée. C’était juste du chantage, une prise d’otage ! C’était une mascarade, on se serait cru au théâtre ».
Une bataille d’avocats aux conséquences insupportables pour Nicolas Chafoulais : « Au Puy, la première semaine était consacrée à l’audition des témoins. C’est au moment où l’on allait aborder les faits que le procès s’est arrêté, déplore-t-il. On n’est plus là pour parler de l’assassinat de ma fille. Ils ont réussi à déshumaniser l’affaire. Mais la semaine prochaine, il va falloir recentrer le procès sur Fiona ».


il va falloir recentrer le procès sur Fiona 



Aujourd’hui, ce que Nicolas Chafoulais craint le plus, c’est que Cécile Bourgeon, qui continue de clamer son innocence, soit à nouveau acquittée, ce qui signifierait qu’elle serait libre dès le mois de février puisqu’elle aura fini de purger sa peine de cinq ans d’emprisonnement. « Je suis sûre qu’elle fera tout pour renouer des liens avec la sœur de Fiona. Mais il n’en est pas question. Je ne veux pas qu’on lui laisse la possibilité de recommencer ».

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