Mais où est enterrée Fiona ? C’est la question qu’a posée à plusieurs reprises un témoin à C. Bourgeon et à B. Makhlouf, jeudi 12 octobre, lors de la 4ème journée du procès en appel. Devant la Cour d’assises de Haute-Loire, les 2 accusés ont à nouveau répondu qu’ils ne savaient pas.

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Le dimanche 12 mai 2013, Cécile Bourgeon signale la disparition de Fiona. Ce jour-là, Yasmine se trouvait au parc Montjuzet de Clermont-Ferrand. Devant les jurés de la Cour d’assises de Haute-Loire, elle décrit une scène, selon elle, très réaliste. Berkane Makhlouf arrive au parc au volant d’une voiture blanche. Makhlouf semble assommé par cette déclaration.  Depuis le début des débats il répète en effet qu’il ne conduit pas et qu’il n’a pas le permis de conduire. Finalement le témoin revient sur  son témoignage. Comme elle l’affirmait lors de ses précédentes déclarations : c’était Cécile Bourgeon qui était au volant.

 On a fait ce qu’on a fait,
Cécile Bourgeon



Cécile Bourgeon prend la parole et explique qu’elle était " en panique " quand elle a vu Fiona décédée. « J’ai couché sa petite sœur, on a pris des médicaments et on s’est endormis. Et puis, lorsqu’on s’est réveillés, on a fait ce qu’on a fait ». L’avocat général interroge Cécile Bourgeon : « Comment avez-vous pu, avec la dose de médicaments que vous avez prise, mettre la petite sœur de Fiona dans la voiture, prendre la route et aller enterrer le corps? ». Réponse : « A force d'en consommer, mon corps s'est habitué ». L’avocat général poursuit : « Mais les médicaments ça vous aidait à avoir l'audace de camoufler la mort de votre petite fille et de l'enterrer au fond des bois comme un animal ? ». Excédée Cécile Bourgeon dénonce des arguments « malsains » et prévient qu’elle ne répondra plus aux questions.

 Eh bien si tu aimes ta fille, dis où elle est! 



Un second témoin, Angélique, une voisine du couple Bourgeon-Makhlouf évoque des échanges avec la mère de Fiona. Cécile Bourgeon lui confiait que « Nicolas Chafoulais (le père de Fiona) la frappait, buvait et fumait du shit ». « J'ai eu l'impression qu'il n'était pas gentil (...) J'ai toujours vu Cécile comme une victime, le côté femme forte je ne l'ai jamais vu » reconnaît-elle. Angélique parle de "la Cécile [qu'elle connaissait], une personne influençable, notamment par ses petits amis. Elle s'est rendu compte, après coup, qu'elle possédait "beaucoup de visages différents".

« Cécile m'avait confié que Fiona l'énervait parce que son visage lui faisait penser à son père » poursuit l’ancienne voisine. Cécile Bourgeon réagit : « Je t'ai jamais dit ça! (...) Ma fille, je l'ai portée, je l'ai aimée, je l'aime toujours!". « Eh bien si tu aimes ta fille, dis où elle est! (...) Si elle est morte, c'est à cause de toi! lance Angélique.

La voisine rapporte que Fiona appelait Berkhane Makhlouf « papa » et que Cécile Bourgeon avait traité sa fille de « clocharde ». Angélique s’emporte : « Je vais être très méchante hein... Mais pour moi, Cécile, si elle aimait sa fille, elle dirait où elle l'a enterrée. Elle ne l'aime pas. Elle n'est pas une vraie mère. Et moi, en tant que mère, qu'elle veuille faire d'autres enfants... ça me tue ». Cécile Bourgeon ne réagit pas. Assise, elle garde la tête baissée.

 Ne pas savoir où elle est enterrée, ça m'enfonce. Je ne mérite pas 20 ans,
Berkane Makhlouf



C’est au tour de Berkane Makhlouf d’être interpellé par le témoin : « Mais si t'as dit la vérité, si t'as plus rien à te reprocher, parle, parle ! Dis où elle est enterrée Fiona ! ».  Berkane Makhlouf : « Mais j'ai dit tout ce que je savais. Crois-moi, si je savais où elle était enterrée, je le dirais aux enquêteurs. Moi tu sais, j'ai pris 20 ans de réclusion criminelle. Ne pas savoir où elle est enterrée, ça m'enfonce. Je ne mérite pas 20 ans ».
Le témoin poursuit ses attaques : « Si vous ne dites pas où est Fiona, c’est bien parce que vous avez des choses à vous reprocher tous les deux ». Et Cécile Bourgeon de répondre : « J'ai donné tout ce que j'avais, c'est pas toi qui vis avec ça sur la conscience ».

Le questionnement du témoin a déstabilisé les accusés qui finissent par réagir. Berkane Makhlouf : « Moi j'en veux à Cécile de m'accabler comme ça ». Cécile Bourgeon : « Tu dis ça? C'est toi qui m'a accablée en premier! (...) Tu veux jouer? On va jouer! ». B. Makhlouf : « Comment ? ». Cécile Bourgeon : « Est-ce que tu peux te regarder dans une glace, après ce que t'as fait? Moi je peux me regarder dans une glace ! ». Berkane Makhlouf : « Moi aussi ! ».

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