La 7ème journée d’audience de la cour d’assises de Haute-Loire aura été marquée par le témoignage d’un gendarme venu relayer une confidence qu’aurait faite Cécile Bourgeon à une codétenue. Selon elle, la mère de Fiona aurait indiqué que sa fille avait été violée et brûlée.
Venu témoigner devant la cour d’assises de Haute-Loire, un gendarme a rendu compte d’un renseignement judiciaire rédigé en juillet 2014. Selon une source qu’il décrit comme « fiable », Cécile Bourgeon se serait confiée et aurait affirmé que le corps de Fiona avait été violé et brûlé. « Vous vous rendez compte des accusations que vous portez ? » s’indigne Cécile Bourgeon.
Toujours selon la source, une codétenue, la mère de Fiona aurait évoqué cela dans une lettre, depuis détruite. « Selon mon expérience, j’imagine toujours le pire. Le pire est indicible » lancera Maître Grimaud, avocate de l’association Innocence en danger. Cette dernière demande à Cécile Bourgeon si elle n’a pas lavé les draps de Fiona pour cacher d’éventuelles traces du viol. « Non mais là ça va trop loin », réagit l’accusée. « C’est du délire complet, on pollue l’affaire. On s’écarte, on part dans un délire malsain », renchérit Berkane Makhlouf.
Dans cet environnement hautement toxique, est-ce que vous pouvez être certaine qu’il n’a pas pu arriver ça à Fiona ?
Pour la première fois, Cécile Bourgeon interpelle les jurés : « Mesdames, Messieurs les jurés ! C'est la première fois que j'entends ça, Non, non, non... Juste, essayez de comprendre l'état dans lequel je me trouve là...”
« Mais Mme Bourgeon, vous voyez où nous mène votre silence ? », lui demande Maître Constantino, avocat d’Enfance et partage. « Vous n'avez pas peur qu'on puisse s'imaginer des choses encore pires que celles qui se sont passées? ». Pour Cécile Bourgeon, il ne s’agit là que de « fantasmes ».
Et Maître Grimaud d’interroger à son tour Cécile Bourgeon : « Je ne dis pas que c’est vous [qui avez violé Fiona]. Mais est-ce que dans cet environnement hautement toxique, est-ce que vous pouvez être certaine qu’il n’a pas pu arriver ça à Fiona ?". Après quelques secondes de silence, C. Bourgeon répond : « J’en suis absolument certaine ». Et Maître Grimaud de poursuivre : "Si vous êtes certaine que ça ne s’est pas passé, c’est que vous êtes consciente de ce qu’il s’est vraiment passé ! »
Reste que pour les militaires de la section de recherche de Lyon, la source est fiable. « Elle nous a déjà donné des éléments qui nous ont permis de résoudre des affaires » indiquera un autre gendarme.