Un religieux de Haute-Loire accusé de pédophilie a été mis en examen le 7 septembre au Puy-en-Velay. L'avocat du suspect appelle au calme et au respect de la justice, tandis que l'évêché rappelle son rôle dans l'affaire, dévoilée au grand public par l'émission Cash investigation en mars 2017.
Depuis son retour d'Afrique, le frère Albert Maës vit dans une maison de retraite près du Puy-en-Velay. Ce religieux de 74 ans a été interpellé la semaine dernière et mis en examen pour viol et agressions sexuelle sur mineurs de 15 ans.
Les faits, rendus publics par Cash Investigation en mars 2017, se seraient déroulés en Guinée entre 1992 et 2002, période pendant laquelle le frère Albert était directeur d'une école et d'un club de football. Laissé libre, il a été placé sous contrôle judiciaire.
Selon Me Cédric Augeyre, son client a reconnu une partie des faits. Mais l’avocat dénonce un emballement médiatique et il appelle au respect de la justice: « il fallait mettre au point quelques éléments. Il est nécessaire et je vous le rappelle que mon client n'a été mis en examen que pour deux victimes. »
« Aujourd'hui, je crois qu'il faut que cette affaire soit dépassionnée et qu'il faut laisser le temps à la justice de pouvoir poursuivre son information, poursuit-il. Une information judiciaire en matière criminelle, c'est au moins 18 mois. »
L'Église avait fait un signalement avant l'émission
Mais l'Église catholique rappelle qu'elle avait déjà engagées des démarches avant les révélations de l'émission de France 2. En 2003 et 2011, deux signalements ont été déposés par les Frères du Sacré-Cœur auprès du procureur de la République de Mende puis en novembre 2016, un nouveau signalement pour les mêmes faits auprès du procureur du Puy.
« En tant qu'évêque, ma priorité a été de prendre vraiment très au sérieux ce dossier, d'être en dialogue avec les supérieurs religieux du frère Albert et de faire avancer le dossier pour que justice soit faite et que la vérité soit claire, » signale Mgr Luc Crépy, évêque du Puy-en Velay et président de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie au sein de l’Église.
Depuis avril 2016, cette cellule affirme avoir mis en place différentes actions: notamment un travail d'écoute des victimes au niveau national et local et de la formation auprès des prêtres en poste et de ceux qui sont appelés à leur succéder. Objectif ambitieux : une tolérance zéro prônée par le Pape François.