Gilets jaunes : Emmanuel Macron hué au Puy-en-Velay lors d'une visite surprise

Le président de la République Emmanuel Macron était en visite au Puy-en-Velay, ce mardi 4 décembre, pour constater les dégâts sur la Préfecture incendiée le 1er décembre lors de la manifestation des gilets jaunes. Il a été copieusement hué et insulté plusieurs fois par la foule et des gilets jaunes.

Le président de la République Emmanuel Macron était en visite surprise au Puy-en-Velay (Haute-Loire), ce mardi 4 novembre pour constater les dégâts de la Préfecture incendiée le samedi 1er décembre lors de la manifestation des gilets jaunes. L'avion présidentiel s'est posé aux alentours de 16h à l'aéroport du Puy-en-Velay.
 

Rien ne justifie cette violence



Cette visite se déroulait à titre privé : elle n'était pas inscrite dans son agenda. Il se trouvait sur place "pour témoigner personnellement et directement de son respect et de son soutien aux agents après l'incendie d'une partie des locaux préfectoraux", a indiqué son entourage. Selon l'Élysée, le chef de l'État s'est adressé à "la centaine d'agents présents (...) en leur disant partager leur tristesse mais en leur demandant de la transformer en fierté : fierté d'être au service des Français et de l'intérêt général, et d'avoir fait preuve samedi d'un courage sans faille".

Sur tweeter, dans la soirée, le chef de l'Etat a renouvelé son soutien aux agents de la préfecture du Puy-en-Velay : "Vous avez vécu quelque chose de terrible samedi. Rien ne justifie cette violence".
Et de poursuivre : "À travers vous, c'est l'État qui a été attaqué. Mais qui d'autre que l'État répond à la colère de chacun ? Qui éduque ? Qui soigne ? Qui aide ? C'est vous. Je ne laisserai jamais attaquer l'État pour cette raison. Votre tristesse je la partage. Je suis fier de vous".

Le cortège présidentiel est reparti de la Préfecture sous les huées de la part de plusieurs personnes qui ne portaient pas de gilet jaune mais qui criaient "Macron démission !", ainsi que plusieurs insultes. Plusieurs gilets jaunes se sont ensuite rassemblés devant la gendarmerie.
 


Laurent Wauquiez, président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes et maire du Puy-en-Velay de 2008 à 2016, a réagi sur France 2 après cette visite présidentielle très chahutée, en condamnant les insultes et les huées : "je ne peux pas me féliciter qu'un président de la République soit accueilli comme çà, sous les siffets, c'est pas bon. Et c'est bon pour personne. Je pense que c'était il y a quelques semaines qu'il devait venir, ça lui aurait peut-être permis de comprendre ce qu'il se passait dans le pays. Dans un département comme le mien, où les salaires sont modestes, où c'est des petites retraites, les augmentations massives de taxes, qu'il a faites, ont fait beaucoup de mal.
 

Samedi 1er décembre, selon le préfet de Haute-Loire Yves Rousset, il y avait "la volonté de porter sévèrement atteinte à l'intégrité physique des forces de l'ordre, voire de tuer" de la part de certains manifestants ayant jeté "des pavés de dix à douze kilos". Selon les services de l'Etat, 18 gendarmes et policiers ont été blessés lors de ces évènements, et 13 interventions des pompiers ont été nécessaires pour circonscrire les incendies.
 
 

Les premières condamnations


Deux "gilets jaunes" ont été condamnés, lundi 3 décembre, à trois mois de prison ferme, sans mandat de dépôt, après avoir été interpellés samedi soir. Les deux hommes étaient présentés en comparution immédiate à l'instar d'un troisième comparse qui a été écroué jusqu'à son procès le 7 janvier, "le temps de préparer sa défense"selon l'AFP.

Le premier des trois hommes, âgés d'une vingtaine à une quarantaine d'années, a écopé de 12 mois d'emprisonnement dont 9 avec sursis pour "violences aggravées", contre 6 mois de prison dont trois avec sursis pour le second pour le même motif doublé de "tentatives de dégradations".  Leur peine de prison ferme sans mandat de dépôt doit être aménagée avec le juge d'application des peines, a poursuivi la préfecture.

Le troisième "gilet jaune", en détention, sera quant à lui présenté au tribunal pour "violences et dégradations aggravées", selon la même source. Aucune précision n'a été apportée sur les faits que les trois hommes ont commis. Ces derniers avaient été arrêtés puis placés en garde à vue parmi un groupe de douze personnes impliquées dans les affrontements et les dégradations graves qui s'étaient déroulés samedi soir à la préfecture de Haute-Loire.
 
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