Maltraitance animale : "C’est une loi qui est un bon début", pour le fondateur de L214

Jeudi 18 novembre, une proposition de loi contre la maltraitance animale a été adoptée par le parlement. Sébastien Arsac, fondateur de l’association L214 se réjouit de ce premier pas mais estime qu’il reste encore beaucoup à faire.

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La majorité en avait fait un cheval de bataille, au diapason des préoccupations de la société : le parlement a adopté définitivement jeudi 18 novembre, via un ultime vote du Sénat quasi unanime, une proposition de loi contre la maltraitance animale Ce dernier vote a été acquis par 332 voix pour, une contre et dix abstentions. Au menu figurent l'interdiction progressive des animaux sauvages dans les cirques et delphinariums, la fin de la vente de chiots et chatons en animalerie, et des peines durcies pour sévices ou abandon. La vente de chiots et chatons en animalerie sera interdite à compter du 1er janvier 2024. La présentation des animaux dans les vitrines ne sera plus permise. La vente d'animaux en ligne sera mieux encadrée.

  

"Il y a clairement des avancées"

Sébastien Arsac, fondateur de l’association de protection animale L214, originaire du Puy-en-Velay, voit dans cette adoption, dans un premier temps, une occasion de se réjouir : « Il y a clairement des avancées pour les animaux de compagnie et les animaux sauvages captifs. C’est une loi qui est un bon début, enfin. On voit que la question animale est un sujet qu’on ne peut plus ignorer au niveau politique. C’est plutôt un bon signal qui est envoyé, notamment sur l’interdiction de la vente en animalerie des animaux de compagnie. C’est quelque chose qui est intéressant. Il y a aussi des sanctions qui sont durcies sur la question de la maltraitance et on peut le remarquer. Pour les animaux sauvages captifs, il sera à terme interdit de détenir des animaux dans les cirques itinérants donc c’est quelque chose qui était demandé par les associations et qui arrive enfin. On rattrape notre retard par rapport à d’autres pays de l’Union européenne. Il y a un symbole et quelque chose qui est positif ».

 "On passe à côté de l’enjeu majeur sur l’élevage intensif"

Il nuance cependant : « Après, on voit que deux sujets très importants ont clairement été évités. C’est la question de la chasse et la question de l’élevage. Ce sont pourtant des sujets majeurs aujourd’hui, si on s’intéresse rationnellement à la question de la souffrance des animaux. Si on regarde la question des animaux sauvages dans les cirques itinérants, cela concerne 800 animaux dont 450 fauves, alors qu’aujourd’hui on envoie dans les abattoirs plus de 3 millions d’animaux chaque jour et 80 % de ces animaux auront vécu dans des élevages intensifs. On est dans le symbole, dans l’affichage, mais concrètement, si l’idée est de lutter contre la maltraitance animale, on passe à côté de l’enjeu majeur sur l’élevage intensif ».

"C’est une question qui est prise au sérieux"

Selon Sébastien Arsac, la condition animale n’est plus une lubie. Il explique : « C’est une question qui est prise au sérieux et qui est abordée dans les universités, notamment en philosophie. Mais, au niveau politique, c’est une question mineure et qui est parfois prise à la légère. Sur le vote, il n’y a eu qu’une opposition et quelques abstentions. Il y a eu une évidence qu’on avait un retard à rattraper. On a un site qui s’appelle politique & animaux, sur lequel on recense toutes les prises de position politiques et la demande sociale. On voit bien qu’il y a une écrasante majorité des Français qui sont contre l’élevage des poules en cage, l’élevage intensif des poulets qui n’ont pas accès à l’extérieur, l’utilisation des cages pour les truies, les mutilations lors des castrations, le broyage des poussins. Mais dans la pratique, c’est l’inverse. Quand vous aviez 80 % des Français opposés à l’élevage des poules en cage, vous aviez 80 % de la production qui se faisait comme cela. Il y a donc tout un travail à faire ».

L'enjeu de l'élection présidentielle

A quelques mois de la présidentielle, Sébastien Arsac entend bien faire de la condition animale un sujet de débat : « Il y a quelque chose qui s’est dégrippé, car cela fait longtemps qu’il n’y avait pas eu d’avancée. C’est un premier pas mais derrière, on a le rendez-vous majeur de l’élection présidentielle. On demande aux candidats qu’il y ait des choses dans les programmes sur la sortie de l’élevage intensif, avec un moratoire pour l’interdiction de nouvelles installations. On veut aussi qu’il y ait un plan de sortie de l’élevage intensif ». Le fondateur de L214 espère des mesures concrètes de la part des candidats à l’élection présidentielle : « On veut aussi se battre pour obtenir la végétalisation de l’alimentation. On ne peut pas élever autant d’animaux, avoir un niveau de consommation de produits animaux comme aujourd’hui en France. Il faut diminuer le nombre d’animaux qui sont élevés et emmenés à l’abattoir. Il faut qu’il y ait un accompagnement au niveau politique, pour de nouveaux modes alimentaires. Les premiers bénéficiaires sont les animaux mais aussi la santé publique et l’environnement ». Jusqu’en avril 2022, l’association L214 va régulièrement interpeller les candidats sur la question de la condition animale.

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