Le Puy-en-Velay: Une mère jugée aux assises pour infanticide

Grâce à la loi sur la présomption d’innocence, les mis en examen placés en détention provisoire peuvent faire appel auprès de la chambre de l'instruction

Pour sa première session de l'année, la cour d'assises de Haute-Loire va débuter par le procès d'un infanticide. Les faits se sont déroulés il y a presque deux ans à Saugues, en Margeride. Une jeune femme avait étranglé son nourrisson peu de temps après l'avoir mis au monde seule. 

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"Un drame social dans un milieu fragile", voilà ce que disait le maire de Saugues, en mars 2015, lorsqu'on a découvert l'évènement tragique qui venait de se produire dans un immeuble de cette commune de Haute-Loire.

Alors qu'elle avait accouché seule chez elle d'un petit garçon, une jeune femme âgée de 28 ans aurait tenté d'étouffer son nourrisson qui pleurait, avant de l'étrangler avec un sac plastique. C'est la version qu'elle avait donné ensuite lors de son interrogatoire devant la justice.

La grand-mère du nourrisson, qui vivait avec sa fille, avait appelé les secours mais il était déjà trop tard… Originaire du Gard, la jeune femme vivait à Saugues depuis quelques mois, elle était peu connue dans la petite commune.

Pas capable d'assumer


Séparée du père, elle aurait expliqué aux enquêteurs qu'elle ne voulait pas d'enfant, qu'elle ne se sentait pas capable d'assumer cette grossesse qu'elle avait cachée à tout le monde.

Dans le box pour son procès aux assises du Puy-en-Velay, la jeune femme apparait fragile psychologiquement. « Je n’aurais jamais dû faire cette bêtise », dit-elle à la cour, des larmes dans les yeux.

La cour qui s'est penchée sur le contexte de vie difficile de cette jeune femme, avec ses mauvaises fréquentations et un huis clos avec une mère poule qui n’a pas su voir sa grossesse. "On est sur un crime infanticidaire, qui n'est pas un crime comme un autre, explique maître Joelle Diez, avocate de la défense. Un crime qui est empreint évidemment de beaucoup d'isolement, de douleurs et qui fait référence aussi quand même à des perturbations psychologiques et psychiatriques, qui vont être largement expliquées par les médecins experts".

La mère de l’accusée comparait également, mais libre, pour avoir déplacé le corps de l’enfant et nettoyé la chambre où sa fille venait d’accoucher.
C’est elle qui avait prévenu les gendarmes, une ou deux heures seulement après découvert le nouveau-né de 3 kilos 800. Elle risque 3 ans d’emprisonnement pour avoir tenté de dissimuler la vérité, ce que conteste son avocate, maître Sarah Cheminade-Bertin.

"Elle a agi par choc, parce qu'elle était paniquée, mais à aucun elle a agi en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité. Il n'y avait aucune volonté d'entraver la justice, c'est la réaction d'une mère qui se trouve dans une situation impossible".

Le procès va durer deux jours et demi. L’accusée, qui fait l’objet de soins psychiatriques, encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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