Le 13 août 2021, une femme a été victime d'un acte d'une extrême violence, gravement brûlée dans ce qui est soupçonné d'être une tentative de meurtre par son ex-mari. Trois ans après cet incident, elle porte encore les cicatrices physiques et psychologiques de cette attaque. Le procès a commencé ce mardi 17 décembre.
La dispute conjugale a viré au drame, et la conjointe a terminé en torche vivante à l'extérieur de l'immeuble où vivait le couple.
Le 13 août 2021, dans le quartier de l’Ariane à Nice, une femme a été gravement brûlée. Cet acte, attribué à son ex-mari, a complètement bouleversé sa vie. Son conjoint lui aurait versé de l'éthanol sur le corps.
La victime a été hospitalisée pendant huit mois (dont un en coma artificiel) et rythme désormais sa vie en fonction de ses traitements médicaux. Son avocat, Me Olivier Giraudo, explique auprès de France 3 Côte d'Azur : "29% de masse de corps brûlée, aujourd'hui, elle ne vit pas". Trois ans plus tard, elle en garde les marques physiques et psychologiques.
À LIRE AUSSI > CARTE. Violences conjugales : les Alpes-Maritimes le département le plus touché de Paca en 2023, le Vaucluse loin derrière
Une femme traumatisée
À son arrivée au tribunal, la victime est entièrement voilée, ne laissant apparaître que sa main droite. Son mari la fixe sans réaction. L'avocat de la femme explique qu'elle est affaiblie, récemment opérée. Ne parlant pas français, cette dernière a besoin d'une traductrice.
Elle évoque sa vie "pauvre, mais heureuse" dans son pays d'origine, la Tunisie. Son mariage était arrangé. Un mois après, le couple s'installe en France. Tout a changé à leur arrivée en France.
Elle fait état de tensions naissantes et raconte le jour du drame : "J'ai senti l'odeur, j'ai cru qu'il me versait de l'alcool dessus." Il s'agissait d'une petite bouteille d'éthanol achetée pour un barbecue.
Lors de l'audience, elle a exprimé sa détresse :
J'adorais mon visage, mon corps. Je n'ai plus goût à la vie. Je n'ai plus confiance en personne."
la femme lors de l'audience.
Elle a passé un mois dans le coma et 8 mois au total à l'hôpital. La dispute s'est terminée devant l'immeuble. Des enregistrements d'appels au numéro de téléphone de la police le 17, par les voisins, ont été diffusés lors de l'audience : on l'entend hurler de douleur.
De son côté, l'accusé nie avoir brûlé sa femme et dit qu'elle se serait mis le feu à elle-même. Il lui aurait annoncé son souhait de divorcer, ce qui aurait signifié qu'elle perdait son titre de séjour.
Le verdict est attendu vendredi 20 décembre, en fin de matinée ou dans l'après-midi.
Violences conjugales : des chiffres alarmants
En 2023, on recense 271 000 victimes de violences conjugales en France, une hausse de 10 % par rapport à l’année précédente. Ces violences regroupent des agressions physiques, verbales, psychologiques ou sexuelles, perpétrées par un conjoint ou un ex-conjoint.
La majorité des victimes, 85 %, sont des femmes, et les agresseurs sont dans 86 % des cas des hommes. Les jeunes femmes sont particulièrement exposées : 74 % des victimes ont entre 20 et 45 ans, et près de la moitié des victimes de violences sexuelles ont moins de 30 ans.
En 2023, on compte 93 victimes de féminicides et 319 victimes de tentatives de féminicides.
Selon le collectif "Nous toutes", 128 féminicides en France au 6 décembre 2024.