Son ancien compagnon a été condamné à 18 mois de prison dont 12 mois fermes pour violences aggravées. En cette journée internationale contre les violences faites aux femmes, Patricia veut témoigner de l'importance de porter plainte.
"Lorsque la police a sonné, j'ai recommencé à respirer. J'avais accepté le fait que j'allais mourir".
Sans la présence d'esprit de ses voisins qui, alertés par les cris, ont appelé les secours, Patricia ne serait peut-être pas là aujourd'hui pour témoigner.
Ils sont trois agents à entrer, ce soir du 24 février 2022, dans son appartement. "Deux des policiers sont restés avec mon ex-compagnon. Un autre est venu avec moi et m'a dit à voix basse : 'Avez-vous subi des violences ?' J'ai pu répondre en chuchotant : 'Oui'. Et là tout s'est mis en place."
Patricia a rencontré son compagnon en mai 2020, à la sortie du confinement. Ce dernier s'installe chez elle en mars 2021. Quelques mois plus tard, leur relation se dégrade : des brimades, des rabaissements, des violences morales. "Le problème de ce genre de relation, c'est qu'il déplace la limite de ce qui est tolérable de plus en plus loin à chaque fois. Un jour, il vous crie dessus. Ça va passer. La deuxième fois, vous allez vous dire que c'est normal. C'est tout votre système de compréhension qui est transformé."
Ce 24 février 2022, c'est la première fois qu'il s'en prend à elle avec autant de violence physique. Aussi hésite-t-elle avant de déposer plainte. C'est pourtant ce qu'elle se décidera à faire le lendemain au commissariat d'Antibes. Aujourd'hui, elle en est persuadée, c'est ce qui l'a sauvée.
C'était très important que je porte plainte. Je devais faire quelque chose pour m'en sortir et sortir mon fils de cette impasse.
Patriciaà France 3 Côte d'Azur
Déjà condamné par le passé
Jugé en comparution immédiate, son compagnon sera alors condamné à 18 mois d'emprisonnement dont 12 mois de prison ferme par le tribunal correctionnel de Grasse.
C'est à l'occasion de cette procédure que Patricia découvre que celui qu'elle a connu sur un site de rencontres avait déjà été condamné à deux ans de prison pour agression sexuelle, coups et blessures sur son ancienne conjointe.
"Peut-être faudrait-il, pour les auteurs de violences conjugales, un registre que l'on pourrait consulter : nom, prénom, date de naissance. Ce sont des informations auxquelles on n'a pas accès. Sur les sites de rencontres, on croise des personnes peu recommandables. Il peut y avoir de vrais prédateurs", estime Patricia.
Aujourd'hui la jeune femme veut aller de l'avant : "Toutes les personnes qui sortent de ça sont des guerrières. La reconstruction est lente. Par moment on recule, on fait des erreurs, mais il faut rester ouverte au monde."