Lundi 20 mars, 19 députés Les Républicains ont voté la motion de censure transpartisane. Parmi eux, figure la députée de Haute-Loire Isabelle Valentin. Elle qui a pour suppléant un certain Laurent Wauquiez justifie son choix.
Ils n’ont pas suivi les consignes de leur parti. Lundi 20 mars, 19 députés du groupe Les Républicains ont voté la motion de censure transpartisane portée par le groupe LIOT. Parmi eux, on trouve 4 députés auvergnats. Isabelle Valentin, élue de Haute-Loire, en fait partie. Elle affirme avoir voté « en responsabilité et avec gravité ». Elle explique : « Le vote d’une motion de censure est un acte très fort, vous remettez en cause un gouvernement. Emmanuel Macron a été élu il n’y a pas un an. Je ne suis pas là pour mettre le chaos dans le pays. Remettre en cause un pays est une lourde responsabilité ». La députée altiligérienne indique qu’elle a été opposée à cette réforme des retraites depuis le début : « Le texte ne m’a jamais convenu. Cela fait 10 ans que je dis qu’on ne doit pas mettre un âge de départ légal parce que ce n’est pas juste. Je pense qu’il faut mettre un nombre de trimestres voire un nombre d’heures. Il va falloir réformer les retraites, c’est mathématique. Là, on fait des économies sur le dos des gens qui ont toujours travaillé. C’est insupportable ».
"C’est un contournement des institutions, un passage en force"
Isabelle Valentin regrette les choix politiques du gouvernement : « C’est un contournement des institutions, un passage en force. On a mis le 47.1 à l’Assemblée nationale, on a mis le 44.1 au Sénat pour limiter les temps de parole et on finit par un 49.3. A l’Assemblée nationale, le texte n’a jamais été débattu. On a eu de l’obstruction par LFI et Renaissance en a rajouté. Avec le 49.3, on nous dit qu’on n’a pas besoin du Parlement ». Elle déplore l’atmosphère qui règne à l’Assemblée nationale : « L’ambiance à l’Assemblée nationale est très tendue et c’est le cas depuis septembre. Je pense que la présidente de l’Assemblée nationale ne tient pas suffisamment ses troupes. L’image donnée est déplorable. Elle est à l’image de ce pays : c’est le bordel ».
"Je suis triste pour mon pays"
La députée de Haute-Loire comprend les manifestants qui défilent actuellement dans le pays : « Je n’ai jamais manifesté de ma vie. Les gens ont l’impression de ne pas être entendus. Je les comprends. Ce n’était pas le moment de faire cette réforme. On aurait pu faire une réforme du système de santé ou quelque chose de consensuel qui fasse du bien aux Français. On leur rajoute une anxiété sur la retraite en leur disant qu’ils vont travailler plus et qu’ils risquent de toucher beaucoup moins. Emmanuel Macron porte une très lourde responsabilité dans ce pays. On a un pays à feu et à sang. Je suis triste pour mon pays ».
Elle revient sur l’étonnant silence dont fait preuve son suppléant Laurent Wauquiez : « On a toujours trouvé que Laurent Wauquiez parlait beaucoup trop. Il s’est toujours fait critiquer parce qu’il donnait son avis. La fois où il se range un peu et où il se permet de ne rien dire, on le critique aussi. C’est son choix et c’est sa liberté. Il avait dit qu’il n’était pas en accord avec cette réforme mais qu’il l’aurait votée. J’ai voté contre. Nous ne sommes pas en accord sur ce sujet-là ». Isabelle Valentin regrette que la motion de censure n’ait pu être adoptée, à 9 voix près et espère que le président de la République et son gouvernement « sauront en tirer les conséquences ».