Alors qu'un religieux de Haute-Loire accusé de pédophilie a été mis en examen le 7 septembre, le diocèse du Puy-en-Velay rappelle qu'il est à l'origine de l'enquête sur le frère suspect. L'affaire a été dévoilée au public par l'émission Cash investigation en mars 2017.
Un frère résidant près du Puy-en-Velay, Frère Albert, a été mis en examen le 7 septembre, avant d'être remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le religieux, appartenant à la congrégation du Sacré-Coeur, est soupçonné d'avoir eu des relations sexuelles avec des adolescents guinées lorsqu'il dirigeait une école à Conakry entre 1992 et 2002.
L'affaire a été médiatisée grâce à l'émission Cash Investigation, dans son numéro de mars 2017 consacré aux affaires de pédophilies dans l'Église catholique. On y apercevait le frère Albert en caméra cachée - qui reconnaissait avoir eu des relations avec un adolescent guinéen - mais aussi Mgr Luc Crépy, évêque du Puy. Celui-ci était interrogé par les journalistes en ses qualités de responsable de la cellule permanente de lutte contre la pédophilie (CPLP), à propos de cas supposés camouflés par l'Église.
Dans un communiqué publié le 11 septembre, le diocèse du Puy-en-Velay a souhaité revenir sur son rôle dans l'affaire. Bien que l'émission de France 2 ait dévoilé le cas du frère Albert aux yeux du grand public, l'institution avait demandé l'ouverture d'une enquête bien avant le passage des journalistes.
Des signalements préalables à l'enquête, mais démentis par les autorités
Dès septembre 2003 - soit un an après la fin des faits - les frères de la congrégation du Sacré-Coeur auraient déposé un signalement auprès du procureur de la république de Mende (Lozère). Une initiative renouvelée en novembre 2011. Lors de son interview dans Cash Investigation, un responsable de la congrégation du Sacré-Coeur, le frère Joseph Court, faisait part de l'information. Elle est pourtant démentie par les autorités de Mende, contactées par les journalistes de France 2.
À son arrivée à la tête de l'évêché du Puy, Mgr Luc Crépy a pris connaissance de l'affaire entourant de frère Albert auprès de sa congrégation. Il a relancé le processus judiciaire auprès du procureur de Haute-Loire en novembre 2016, soit après le tournage de l'émission. Après ce troisième signalement, l'Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP) a pu ouvrir un enquête, qui a abouti par la mise en examen du suspect, jeudi 7 septembre 2017.
►L'extrait de l'émission mentionnant le religieux du Puy-en-Velay est visible ci-dessous.