Pour être entrés par effraction chez un cardiologue à Royat, l'avoir menacé ainsi que sa femme avec des armes factices et être reparti en emportant de l'argent, des bijoux et une carte bleue, deux hommes de 35 ans ont écopé de six ans de prison ferme.
L'un est père de famille, l'autre vit seul, et aucun des deux n'a jamais vraiment travaillé. Tous les deux ont déjà commis des délits divers chacun de leur côté, et c'est ensemble qu'ils ont eu l'idée de faire le dernier, le 21 mai 2015 : se rendre à Royat, « parce qu'il y a des maisons de riches » pour entrer par effraction dans l'une d'elles afin de voler ses propriétaires sous la menace, un mode opératoire appelé home-jacking.
Et c'est tard dans la nuit que les deux trentenaires ont exécuté leur plan. Aux alentours de 5 heures, ils se sont rendus à Royat en taxi, ont repéré la plaque d'un cardiologue et sont entrés par effraction dans la maison. Entendant du bruit, le médecin, âgé de 86 ans ne s'est pas démonté et a fait face à ses agresseurs, deux hommes cagoulés qui le menaçaient avec deux pistolets. A leur demande, et après avoir compris que les armes étaient factices, il leur a remis une carte bleue et son code, carte qu'il savait correspondre à un compte sans provision. Et alors que l'un était parti essayer de retirer de l'argent au distributeur le plus proche, l'autre s'est emparé d'argent, d'un téléphone et de bijoux. Une agression qui a duré une heure et demie et qui a particulièrement affecté l'octogénaire et son épouse, également présente.
C'est parce qu'ils ont abandonné leurs gants à proximité de la maison mais aussi parce que l'un d'eux a utilisé le téléphone volé que les deux hommes ont pu être identifiés et mis en examen pour vol aggravé, une qualification qui aurait pu les conduire devant une cours d'assises.
Renvoyés finalement en correctionnelle, notamment parce que les armes étaient factices et que la séquestration n'a pas été retenue, ils ont écopé de peines de 6 ans ferme d'emprisonnement. Une peine qui correspond à celle demandée par la procureure de la République qui avait demandé au tribunal d'apporter une « réponse ferme, à la hauteur de la dangerosité de l'agression commise ».