Mercredi 13 avril, l’opposition municipale du Puy-en-Velay a demandé la suspension du maire (UDI) de la commune, Michel Chapuis. La veille, le média Médiacités a fait de nouvelles révélations au sujet de l’attribution du marché public concernant la halle du marché couvert.
L'opposition municipale du Puy-en-Velay a demandé mercredi 13 avril la suspension du maire UDI de la ville, un proche de Laurent Wauquiez (LR), après de nouvelles révélations de Médiacités sur l'attribution d'un marché public qui fait l'objet d'une enquête du Parquet national financier. Dans un entretien à l'AFP, le chef de file de l'opposition municipale Laurent Johanny a réclamé que le maire Michel Chapuis et son adjoint au Commerce Jérôme Eynard "demandent à être suspendus de leurs fonctions le temps de l'enquête", à la lumière des enregistrements publiés par le site d'investigation qui, selon lui, "dépassent l'entendement s'agissant du manque de probité" de ces élus. À défaut, l'élu Génération.s réclame la convocation d'un conseil municipal extraordinaire "pour que chaque conseiller municipal" puisse se prononcer sur cette mise à l'écart. Il souhaite, par ailleurs, "la suspension de toutes les procédures de marché public en cours à la ville et à l'agglomération, compte-tenu du climat de suspicion".
Une enquête du PNF
Après une plainte contre X déposée en février, le Parquet national financier a ouvert une enquête concernant des soupçons de favoritisme dans l'attribution de la gestion de la future halle du marché couvert du centre-ville, un marché public valorisé à huit millions d'euros pour dix ans. Un des deux candidats, Alexis Haon, opposant politique local à l'ex-maire de la cité entre 2008 et 2016, Laurent Wauquiez, a affirmé à l'AFP "avoir été délibérément désavantagé pendant la procédure". Un élu et cinq fonctionnaires avaient été placés en garde à vue fin mars dans le cadre de l'enquête, après une série de perquisitions, notamment dans les services de la commune et de l'agglomération. Médiacités a publié mardi 12 avril des extraits d'enregistrements de conversations, dont celui d'une employée du Pôle économie de proximité, daté du 23 septembre, qui désigne M. Haon comme "le gars (...) qui doit pas être retenu parce que Wauquiez en veut pas". D'après ces enregistrements, Michel Chapuis, informé des risques de contentieux pesant sur cette attribution de marché, aurait déclaré le 29 novembre : "Je m'en fous du contentieux". Contacté mercredi par l'AFP, l'édile a indiqué attendre "d'avoir les éléments d'information communiqués par l'opposition", réservant sa réaction jusqu'à jeudi.