Le feuilleton continue. Michel Chapuis, maire UDI du Puy-en-Velay, a refusé de démissionner, jeudi 14 avril, comme l’opposition l’avait souhaité la veille. Le journal Médiacités avait fait de nouvelles révélations au sujet de l’attribution du marché public concernant la halle du marché couvert.
Michel Chapuis, le maire UDI du Puy-en-Velay, un proche de Laurent Wauquiez (LR), a refusé jeudi 14 avril de suspendre son mandat comme réclamé la veille par l'opposition, après de nouvelles révélations du journal en ligne Médiacités sur l'attribution d'un marché public qui fait l'objet d'une enquête du Parquet national financier.
Pas de démission
"Je ne suis pas du tout dans l'idée de démissionner (...) ni de me suspendre de mes fonctions comme le voudrait la jurisprudence particulière des élus de l'opposition de la ville du Puy, selon laquelle à partir du moment où son nom est dans le journal il faut se mettre en réserve de la république", a déclaré à l'AFP le premier magistrat de la cité ponote. Mercredi 13 avril, le chef de file de l'opposition municipale Laurent Johanny avait demandé que le maire et son adjoint au Commerce Jérôme Eynard "demandent à être suspendus de leurs fonctions le temps de l'enquête", à la lumière d'enregistrements publiés la veille par le site d'investigation Médiacités.
Une enquête ouverte par le PNF
Après une plainte contre X déposée en février, le PNF a ouvert une enquête concernant des soupçons de favoritisme dans l'attribution de la gestion de la future halle du marché couvert du centre-ville, un marché public valorisé à huit millions d'euros pour dix ans. Un des deux candidats, Alexis Haon, émetteur de cette plainte et ancien opposant politique à l'ex-maire de la cité entre 2008 et 2016, Laurent Wauquiez, a affirmé à l'AFP "avoir été délibérément désavantagé pendant la procédure". Dans les extraits d'enregistrements publiés mardi par Médiacités, une employée du Pôle économie de proximité désignait M. Haon comme "le gars (...) qui doit pas être retenu parce que Wauquiez en veut pas".
"Je m'en fous du contentieux"
D'après ces enregistrements, Michel Chapuis, informé des risques de contentieux pesant sur cette attribution de marché, aurait déclaré: "Je m'en fous du contentieux". Jeudi 14 avril, le maire a aussi annoncé son "intention de saisir le procureur de la République pour savoir qui a placé des micros", affirmant que "ceux qui ont eu connaissance des enregistrements, qui les détiennent et qui les ont communiqués" ont commis une faute pénale. Michel Chapuis, qui a succédé à Laurent Wauquiez en 2014 à la tête de la préfecture de la Haute-Loire, évoque "des écoutes qui durent longtemps, réalisées dans le cadre professionnel et privé".