En Haute-Loire, après des années de tergiversations, les travaux sur le barrage de Poutès ont commencé. L'objectif est d'abaisser la retenue avec un barrage plus léger pour favoriser la dévalaison et la remontée des saumons.
Cette fois, ça y est ! En Haute-Loire, après des années de tergiversations, les travaux du nouveau barrage de Poutès ont commencé. L'objectif est de remplacer le barrage actuel par un ouvrage plus léger pour favoriser la dévalaison et la remontée des saumons.
Actuellement, les pelleteuses creusent le lit central de l'Allier pour enlever les sédiments accumulés depuis la création de la retenue en 1944. La rivière a été abaissée de 8 mètres à quelques dizaines de centimètres pour ce grand nettoyage qui évitera des pollutions plus tard, pendant le chantier du nouveau barrage.
"C'est une opération qui va s'étaler sur deux ans, pendant les étés 2017 et 2018" explique Sylvain Lecuna, chargé de projet chez EDF. "Elle consiste à retirer les sédiments qui sont dans le centre du lit de l'Allier pour les poser sur le côté. Ainsi, lors des phases ultérieures de travaux notamment la vidange en 2019, ces matériaux ne repartiront pas vers l'aval."
D'après EDF, ces travaux effectués hors des périodes de migration du saumon sont sans conséquence sur la vie de la rivière. Une pêche préventive a permis de sauver une demi-tonne de perches et de gardons. La production électrique à l'usine de Monistrol d'Allier n'est pratiquement pas touchée et des capteurs permettent de surveiller la qualité de l'eau pour garantir l'activité touristique.
"Un suivi de la qualité de l'eau a été mis en place avec l'ensemble des partenaires, notamment les communes" poursuit Sylvain Lecuna. "Il nous permet de nous assurer en temps réel que l'on n'a pas de dégradation de la qualité de l'eau. Ces travaux peuvent occasionner une petite coloration de l'eau mais ils n'entraînent pas de dégradation de la qualité de l'eau"."
Le chantier a permis à l'Allier de retrouver sa configuration originelle, celle d'avant le barrage. A la place de la retenue de 3 kilomètres et demi où les jeunes saumons perdent du temps lors de leur dévalaison, il ne reste qu'un simple plan d'eau de 450 mètres, beaucoup plus favorable aux poissons.
"On a testé lors d'une opération exceptionnelle un aménagement avec une cote beaucoup plus basse pour essayer d'améliorer la dévalaison des jeunes saumons. On s'est aperçus au passage que le temps de passage des poissons pour franchir le barrage était divisé par 132 puisqu'on passait de 20 jours en temps médian à 3 heures et demi."
Le démontage des vannes est prévu dans deux ans. Le nouveau barrage de Poutès devrait être opérationnel en 2022.