Un veau a été retrouvé mort, dimanche 27 janvier, à Freycenet (Haute-Loire) par sa propriétaire. C'est la deuxième fois en un mois dans le périmètre. Le loup peut-il être responsable de ces attaques ?

"Ca fait peur. Je ne m'y attendais pas du tout. Ce veau âgé de 3 mois n'était pas malade." Laëtitia Chastel, éleveuse de bovins à Freycenet, une commune de Saint-Vénérand (Haute-Loire) se dit dans l'angoisse. Elle a maintenant "la boule au ventre" dès qu'elle retourne voir ses 33 vaches allaitantes. L'éleveuse a retrouvé ce jeune veau dans un triste état, dimanche 27 janvier dans sa parcelle. Elle l'avait vu bien portant quelques jours auparavant.
 


Pour Laëtitia Chastel, c'est forcément un loup qui est à l'origine de cette attaque : "le veau a eu les côtes brisées, et tout le ventre a été vidé. Les chiens errants ne font pas çà. Et on n'en voit jamais dans le secteur." Et de rajouter : "A mon avis, il n'y aura aucune indemnisation, et ça va me coûter 800 à 1 000 euros. J'ai envie que ça s'arrête. C'est mon revenu qui est en jeu. A mon avis il doit y en avoir plusieurs."
 

Est-ce bien un loup ?


Les gendarmes et des agents de l'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage ont procédé à des prélèvements pour des analyses dont les résultats devraient être connus dans une quinzaine de jours.

La Direction Départementale du Territoire de Haute-Loire, chargée du dossier, n'a pas souhaité répondre à nos questions, en précisant uniquement que "le dossier est en cours d'instruction".

Quant à l'ONCFS, aucune réponse précise également : les responsables précisent juste qu'ils n'en sont qu'au début des investigations.
 

Des touffes de poil retrouvées


Pour Olivier Maurin, co-président de la Fédération Nationale de Défense du Pastoralisme, "on a des indices que c'était probablement un animal comme le loup. Il attaque les veaux par le ventre ou les cuisses. Dans ce cas, tout porte à croire que c'est le loup."  Des touffes de poils ont été retrouvées sur place : une partie a été confiée à l'ONCFS, et en parallèle une autre partie a été envoyée à un laboratoire privé allemand, pour déterminer l'animal responsable de cette attaque. "On est au début de quelque chose. La colonisation des loups va forcément s'étendre. Il faut indemniser les éleveurs et reconnaître la présence du loup dans cette région. Pour l'instant ils sont victimes, mais ils payent de leurs poches pour faire des analyses privées !"

Début septembre le cadavre d'un chevreuil a été retrouvé dans le secteur. Une analyse ADN réalisée par le laboratoire privé allemand Forgen a révélé la présence d'un loup dit "hybride" selon la FNDP.
 

"C'est probablement le loup" pour l'association Alliance avec les Loups

Manoël Atman, Président de l'association Alliance avec les Loups, pense lui aussi que c'est probablement le loup pour deux raisons. D'abord les côtes brisées : le loup peut agir ainsi avec une mâchoire extrêment puissante. Et il y a aussi le fait qu'un autre veau a été tué dans les mêmes circonstances : début janvier, un veau de 3 semaines a été tué juste à côté avec le même mode opératoire. En hiver même les loups ont du mal à se nourrir dans la forêt. "Mais il faudrait surtout voir s'il y a eu des traces de morsures à la gorge." précise t-il.

Ce militant suit à la trace, depuis 7 ans, une meute qui est maintenant bien portante. Le nombre d'individus varierait entre 6 à 10. Il y aurait au minimum une louve reproductrice, âgée de 7 ou 9 ans. Les loups seraient donc bien installés sur un vaste territoire allant du sud de la Haute-Loire à la Lozère voisine. "Le dossier loup n'en est qu'à ses débuts en France, dit-il. Ils se dispersent et se reproduisent. On va atteindre un jour un pic de reproduction."

Les attaques de loups sur des bovins sont rarissimes : entre 1 et 2% des attaques sur des troupeaux. Canis Lupus préfère de loin les ovins.



 
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