Après plusieurs attaques et la confirmation de la présence du loup grâce à des pièges photographiques, la préfecture de Haute-Garonne autorise une opération d'effarouchement. Malgré cette annonce, les éleveurs demeurent très préoccupés pour l'avenir de leurs élevages.
Plus de 40 bêtes tuées en quelques semaines. En Haute-Garonne, l'arrivée du loup a fait de gros dégâts. La présence de l'animal a été confirmée le 16 juillet 2024 dernier grâce à l'installation de pièges photographiques dans le secteur du Lauragais. Une semaine plus tard, le préfet de Haute-Garonne annonce une opération d'effarouchement.
Une déclaration faite ce 23 juillet par communiqué de presse. La préfecture y précise que cette opération sera "confiée aux lieutenants de la louveterie de la zone concernée". Une bonne nouvelle pour les éleveurs d'ovins du Lauragais qui n'en demeurent pas moins très inquiets pour leur avenir.
"Il faut comprendre que c'est une grande première dans notre secteur. On découvre le phénomène. On ne dort plus car on ne sait pas dans quel état seront les bêtes à notre réveil", souligne ainsi, Marie-Blandine Doazan, vice-présidente de la Chambre d'agriculture de Haute-Garonne.
Des mesures préventives
Dans son communiqué, la préfecture préconise aux éleveurs des mesures préventives pour protéger les troupeaux. Le communiqué précise que "dans le cadre du plan loup, le ministère de l'Agriculture accompagne financièrement les éleveurs pour la mise en place de mesure de protection pérennes. Notamment par l'achat et l'entretien des chiens de protection."
Des chiens et des clôtures électrifiées
Cédric Rey fera bientôt l'acquisition de trois de ces chiens. C'est sur son exploitation, à Saint-Felix-Lauragais que le loup a sévi le plus durement. Et c'est chez lui aussi que la présence du loup a été confirmé grâce à l'installation des pièges photographiques.
Au final, c'est toujours aux agriculteurs de s'adapter. On va devoir apprendre à travailler avec la présence de ce prédateur.
Cédric Rey, éleveur d'ovins touché par des attaques de loup
Cédric Rey a également prévu d'électrifier l'ensemble de ses clôtures. Des investissements lourds pour lesquels l'État va l'indemniser d'ici à 18 mois.
"Il y a un sentiment, de colère, de souffrance, d'incompréhension. Nous ne sommes pas dans une zone de pastoralisme. Ici, c'est une petite révolution que de vivre avec le loup lorsqu'on est éleveur", relate Marie Blandine Doazan. Et d'ajouter : "Nous sommes déjà tendus en termes de trésorerie. Voilà qui ne va pas nous arranger."
Les indemnisations du Plan Loup
Le Plan national Loup prévoit 4 niveaux de zonage permettant une gradation dans l’accompagnement financiers des éleveurs pour la protection des troupeaux :
• le cercle 3 correspond à une zone possible d’expansion, visant à anticiper l’arrivée éventuelle de l’espèce par le soutien à des mesures de protection des troupeaux ;
• le cercle 2 correspond à une zone de prédation probable, ce qui n’est pas le cas à ce jour en Dordogne ;
• le cercle 1 correspond à une zone de prédation avérée ;
• le cercle 0 correspond à un foyer de prédation.
Les indemnisations auxquelles peuvent prétendre les éleveurs dépendent du cercle dans lequel leur commune se trouve. "Pour l'instant, nous sommes en cercle 3. Nous espérons passer en cercle 2 d'ici à la fin de l'année pour avoir accès des indemnisations plus conséquentes", explique Marie-Blandine Doazan.
Le loup est une espèce protégée depuis 1990. Aujourd’hui, sa population est estimée à plus de 1000 individus, répartis dans plus de 50 départements.