L’Urbex ou exploration urbaine, consiste à photographier ou filmer des lieux désaffectés. La pratique s’est étendue sur internet et peut s’avérer dangereuse mais certains visiteurs sont portés par une vraie recherche esthétique. Rencontre avec deux photographes en Haute-Loire.
L’Auvergne est riche en friches industrielles, entrepôts désaffectés ou châteaux abandonnés. Un terrain de jeu idéal pour pratiquer l’Urbex ou exploration urbaine.
Gilles Dorckel, photographe amateur, aime ces lieux depuis l’enfance : "avec mes copains quand j’étais gosse, on allait comme tous les gamins s’amuser dans les sites abandonnés à Clermont-Ferrand. J’ai continué à faire ça mais avec un appareil photo."
Gilles a transmis à Fabrice Vincent, rencontré dans un club photo, son goût pour l'Urbex. Une recherche esthétique qui n'est pas sans danger : accidents, mauvaises rencontres. Pour limiter les risques, ils ont pris l'habitude d'évoluer à deux.
En Haute-Loire, ils ont trouvé une ancienne malterie, qui a servi ensuite à stocker des céréales. Un immense terrain de jeu sur plusieurs niveaux et parsemés de trous.
Des endroits oubliés du plus grand nombre : le plaisir est aussi là, dans la difficulté à les trouver. En principe, dans l'Urbex, on ne divulgue pas ses adresses.
Les deux photographes ont demandé l'autorisation des propriétaires. Mais généralement, l'Urbex s'en affranchit. Entrer dans un bâtiment inhabité n'est pas punissable pénalement, ce qui l'est, c'est de commettre une effraction, de dégrader le bien d'autrui.
Une pratique discrète, aux confins de la légalité, mais rattrapée par l'explosion d'internet et des vidéos en ligne. Surenchère, quête de sensationnel, c'est aussi l'autre visage de l'Urbex. Loin de la course aux clics, Gilles Dorckel et Fabrice Vincent cherchent autre chose. Leurs photos portent la patine du temps.