Une publicité murale de 1933 qui allait bientôt disparaitre a été totalement rafraîchie à Retournac en Haute-Loire. Mercredi 10 juin, cette réclame pour un alcool populaire au début du 20ème siècle a enfin retrouvé ses couleurs et son éclat grâce à un financement de la Fondation du Patrimoine.
A Retournac en Haute-Loire, ce mercredi 10 juin, c'est jour de marché, le jour aussi où les peintres finissent la rénovation de la fresque du centre-ville. Une publicité murale de 30 mètres carrés, sur tout le fronton d’un bâtiment que le temps avait fini par défraichir. Il a fallu 3 jours de travail pour qu'elle retrouve son éclat d'origine. "On s'est servi de la bouteille pour retrouver le rouge exact de St Raphaël qu’on avait un peu de mal à trouver sur les documents. La peinture était relativement saine, un peu défraichie, un peu écaillée donc on a tout brossé afin de conserver quand même le tracé et on a refait exactement à l'identique" explique le peintre Stéphane Mallet.
Nous voilà plongés dans une autre époque, celle où l'on buvait du quinquina à l'apéritif, comme ce St Raphaël. Une époque qu'a voulu faire revivre une association locale avec le concours de la Fondation du Patrimoine qui a financé en grande partie cette rénovation. "Là on était en 1933 puisque les garçons de café ont été créés en 1932, donc on était pile-poil dans l’émergence des voies routières, de l’activité économique florissante de Retournac" raconte François Mercier, de l’association de Protection du Patrimoine de Retournac.
La publicité murale a débuté vers 1860 et a duré plus d'un siècle. De grandes campagnes nationales étaient menées par les afficheurs pour louer des dizaines de milliers de panneaux le long des routes et dans les villes et villages de France. Ce sujet passionne Marc Combier du Conservatoire National des Publicités Extérieures et Routières et ancien éditeur de cartes postales. "Ce sont des œuvres graphiques importantes puisque retrouver des peintures de cette taille qui avaient effectivement au départ une destination publicitaire, c’est devenu très rare. Elles ont été quand même réalisées au début du 20ème siècle, voir fin 19ème. Qu’est-ce qu’il nous reste encore de cette époque, présent comme çà ? C’est les murs peints publicitaires".
Le Conservatoire des Publicités Extérieures et Routières a recensé 3 000 réclames peintes comme celle-ci en France. Il est urgent de les sauver avant que le temps ne les efface. L’opération qui a coûté environ 5 000 euros a été financée en grande partie par Fondation du Patrimoine grâce à une trentaine de donateurs et une aide de la région Auvergne-Rhône-Alpes.