La direction des hôpitaux du Léman n'en croyait sûrement pas ses yeux. Elle a reçu 11 démissions d'un coup. Des médecins urgentistes au bord de la crise de nerfs.
Bien plus qu'un simple mouvement d'humeur, ces démissions en bloc sont le symptôme d'un service qui a du mal à "sortir la tête de l'eau", selon l'expression d'un médecin.
Le service des urgences de Thonon compte actuellement 12 médecins qui tournent avec une trentaine d'infirmières, une dizaine d'aides-soignantes pour répondre à plus de 37.000 actes chaque année. Un chiffre en augmentation constante notamment en période hivernale. Les stations n'étant pas loin, les urgentistes traitent alors jusqu'à 160 passages par jour.
Au regard de l'effectif et du nombre d'actes pratiqués, on comprend mieux le malaise qui a poussé ces médecins à la démission. Leur direction a maintenant un mois pour trouver des solutions, sinon la majorité passera à l'acte en déménageant: "les urgentistes, on en cherche partout, on aura pas de mal à trouver une place", conclut ce médecin.
"Comprenez-bien", explique un autre praticien, "on se bat pour la sécurité des patients".