Le nouveau directeur général du Cern Mark Thomson a affirmé ce jeudi son soutien au Futur collisionneur circulaire, un accélérateur de particules géant qui doit permettre de mieux comprendre ce qui compose l’univers. Mais la décision finale ne devrait pas être prise avant plusieurs années.
"Scientifiquement, je suis convaincu que c'est la bonne option." Tout juste désigné nouveau directeur général de l'Organisation européenne pour la recherche nucléaire (Cern), le physicien britannique Mark Thomson a dit son engagement pour le futur super collisionneur de particules.
C'est "la bonne option pour le Cern, la bonne option pour la science" et "je souhaite absolument poursuivre dans cette voie", a déclaré Mark Thomson, jeudi 7 novembre, désigné directeur général en remplacement de Fabiola Gianotti. Il doit prendre ses fonctions le 1er janvier 2026.
L'actuel accélérateur du Cern, le grand collisionneur de hadrons (LHC), fait se fracasser des particules lancées les unes contre les autres dans un anneau, à cheval sur la frontière franco-suisse, à des vitesses phénoménales. Ces collisions éclairent leurs propriétés et ont permis d'identifier en 2012 le boson de Higgs considéré comme la clef de voûte de la structure fondamentale de la matière et surnommée la "particule de Dieu".
Pas de décision définitive avant plusieurs années
Le FCC (Futur collisionneur circulaire) vise une plus grande énergie de collision afin de mieux comprendre l'infiniment petit. Avec pour enjeu d'expliquer ce qui compose 95 % de l'énergie et de la matière dans l'Univers observable. Le mystère sur la nature de ces particules leur a valu le nom d'énergie noire et de matière noire.
Le LHC devrait avoir atteint son plein potentiel d'ici 2040, et le Cern veut donc construire son successeur. Une étude de faisabilité est en cours pour le FCC de 91 kilomètres, le Cern estimant son coût à environ 17 milliards de dollars et son entrée en service d'ici 2050, soulevant des inquiétudes notamment en Haute-Savoie.
Mark Thomson, actuellement président exécutif du Science and Technology Facilities Council (STFC) britannique et professeur de physique expérimentale des particules à la prestigieuse université de Cambridge, a salué les efforts en cours pour appréhender pleinement les coûts impliqués, soulignant qu'une décision finale ne serait pas prise avant plusieurs années.
"Il y a du temps pour construire un consensus très, très fort autour du projet, basé sur un argument scientifique clair", a-t-il dit. Pour autant, M. Thomson et l'actuelle directrice générale estiment qu'il n'y aura pas besoin d'attendre la construction du FCC pour jeter de la lumière sur la matière noire.
"Je suis optimiste quant au fait que certaines des expériences actuellement réalisées et mises en œuvre permettront de découvrir ce qu'est réellement la matière noire", a estimé Mark Thomson.