VIDÉO. "Le ciel nous est tombé sur la tête" : l'inquiétude grandit face au projet d'accélérateur de particules géant en Haute-Savoie

Le Cern voudrait construire, d'ici 2045, un accélérateur de particules géant devant permettre de mieux comprendre ce qui compose l’univers. Mais ce futur tunnel de 91 km de circonférence entre la France et la Suisse inquiète certains habitants qui questionnent son impact sur l'environnement.

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Devant une salle comble, militants et citoyens se succèdent à la tribune, tous inquiets du grand projet à l'étude par le Cern (Conseil européen pour la recherche nucléaire).

"Le ciel nous est tombé sur la tête, décrit une opposante, micro en main. J'ai découvert que nous allions avoir une plateforme près de chez nous, que des hectares de bois et de prairies allaient disparaître dans un 'secteur rural authentique', dixit le Cern."

Le ton est donné et l'ambiance est à l'inquiétude. Les participants s'interrogent sur le Futur collisionneur circulaire (FCC) qui pourrait voir le jour d'ici 2045. Cet accélérateur de particules prendra la forme d'un anneau de 90,7 km de circonférence qui s'étendra 200 mètres sous terre, pour l'essentiel en Haute-Savoie et dans l'Ain, mais aussi en Suisse.

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"Le ciel nous est tombé sur la tête" : la mobilisation grandit contre le projet d'accélérateur de particules géant en Haute-Savoie ©France Télévisions

Ce vaste tunnel sera trois fois plus grand que le grand collisionneur de hadrons (LHC), l'actuel collisionneur du Cern qui fait se fracasser des particules lancées les unes contre les autres dans un anneau, à des vitesses phénoménales. Le FCC vise une plus grande énergie de collision, avec pour enjeu d'expliquer ce qui compose 95 % de l'énergie et de la matière dans l'univers observable.

La question de l'impact environnemental

Un chantier gigantesque qui inquiète ses opposants, questionnant son bilan carbone et son impact environnemental. "Les gens qui font ce projet ignorent entièrement les avertissements et les alertes du Giec", estime Jean-Bernard Billeter, coordinateur de l'association Noé21.

"Ce projet doit-il être fait ou pas ? Je pense que cette question concerne l'ensemble de la population française", ajoute un opposant à la tribune, souhaitant élargir le débat. Invité par les organisateurs lors de leur réunion à Evires (Haute-Savoie), le porte-parole du Cern tente de rassurer sur la première phase du projet, l'étude de faisabilité qui doit s'achever l'année prochaine.

"On n'est pas en train de creuser des puits, on fait des sondages géologiques, expose Arnaud Marsollier. On a besoin, pour étudier la faisabilité de ce projet, de mieux comprendre les sous-sols. Cela passe par des camions, des forages, pour comprendre la géologie locale sur le parcours du projet."

Décision d'ici 2028

Dans la salle, les citoyens auraient préféré que la population locale soit consultée. Difficile de trouver des informations, disent-ils, en dehors des 590 pages du dossier mises en ligne par le Cern. Danielle, une opposante, pointe l'absence de concertation et appelle à la mobilisation contre le projet.

"Le collisionneur actuel du Cern ne fonctionne pas en période d'hiver sinon, Genève serait dans le froid. Il faut avoir conscience des sommes monstrueuses d'énergie qui sont dépensées", souligne-t-elle. Le Cern est bien conscient qu'il a un important effort de communication et de conviction à mener pour justifier la nécessité de construire ce futur accélérateur de particules.

Les scientifiques favorables au projet mettent en avant l'importance des travaux visant à comprendre l'évolution et la composition de l'univers. Les Etats membres et partenaires internationaux du Cern rendront leur décision sur le FCC d'ici à 2028 et sa construction pourrait commencer deux ans plus tard.

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