Tout cela aurait pu en terminer en simple délit routier. À la place, l'annécien concerné est en garde à vue pour usurpation d'identité depuis hier soir. L'affaire, vieille de plusieurs années, aurait pu passer inaperçue, si l'intéressé n'avait pas nié l'infraction au code de la route.
Tout commence en 2015. Des policiers franciliens prennent un automobiliste en flagrant délit sur une route de la région parisienne. Ils ont sa plaque, ils ont son nom, mais ils n'ont pas son adresse. Trois années plus tard, au mois de septembre dernier, les policiers obtiennent la réponse qu'ils cherchaient : le chauffard est domicilié à Annecy. Du moins c'est ce qu'ils pensaient.
Lorsque le dossier arrive sur le bureau des policiers de Haute-Savoie, l'affaire paraît rapide, simple. Les forces de l'ordre convoquent l'intéressé, lui soumettent les faits dont il est accusé. Mais l'homme nie en bloc : il n'est pas le chauffard que les autorités recherchent, il n'a rien à voir avec tout cela, d'ailleurs il n'a strictement aucun souvenir de cet incartade.
Il est très possible que l'annécien dise vrai. Les dires du suspect poussent les enquêteurs à creuser un peu plus loin... jusqu'au permis de conduire de l'automobiliste. C'est à ce moment-là que l'affaire change de nature : la photo d'identité ne correspond en rien au faciès de l'homme qu'ils interrogent pour un délit routier.
Pourtant il s'agit du même nom, de la même personne officiellement. "J'ai beaucoup changé depuis l'époque de la photo", avance le suspect. Les fonctionnaires de police cherchent encore à vérifier son identité, mais il serait originaire de Madagascar.
Son homonyme, probablement le vrai chauffard, habite effectivement en région parisienne. Il avait déposé plainte en 2014 et en 2016 après que des documents d'identité eurent été demandés sous son nom.
L'annécien, un homme d'une trentaine d'années, a été placé en garde à vue hier soir à 17 heures pour usurpation d'identité.