Face aux difficultés de recrutement, l'équipementier aéronautique NTN-SNR ouvre son propre centre de formation près d'Annecy, en Haute-Savoie. L'école des applications du roulement est accessible à tous, sans condition de qualification.
Ils étaient coiffeurs, photographes ou footballeurs professionnels et font désormais leurs premiers pas dans le secteur industriel. Douze élèves ont intégré la première promotion de l’école des applications du roulement (LEARN), ouverte par l’équipementier aéronautique haut-savoyard NTN-SNR.
Ce parcours a été ouvert à ces candidats sans conditions de qualification. Pendant douze mois, ils vont suivre une formation qualifiante et rémunérée permettant d’accéder à un certificat de qualification professionnelle de la métallurgie.Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, l’entreprise - première pourvoyeuse d’emploi du Pays de Savoie, avec 3000 salariés – a créé cette école afin de former des rectifieurs et des monteurs. D’ici quatre ans, NTN-SNR, qui fournit notamment Airbus ou Boeing, prévoit d’embaucher 150 personnes.
150 personnes seront embauchées en quatre ans
«Nous sommes dans bassin industriel en tension, avec un taux de chômage bas et une frontière avec la Suisse, explique Elisabeth Battarel, directrice des ressources humaines. L'éducation nationale et l’enseignement supérieur ne nous permettaient pas d'avoir les compétences que nous souhaitions, puisque ce sont des métiers qui ne sont plus vraiment enseignés.» A Annecy, le taux de chômage est en effet d’environ 5.4%.
Jérôme, ancien fleuriste de 47 ans, trouve son compte dans cette reconversion. «Naturellement, j’aimais déjà tout ce qui était mécanique et dextérité. Il y a un rapport avec mon métier précédent quand même, car cela demande de la précision et de la minutie.»
Une opportunité de se former aux métiers industriels pour les femmes
Dans des locaux flambants neufs, les nouveaux élèves apprennent donc à monter, démonter les outils, tracer et suivre l’ensemble des opérations. «On a développé une pédagogie inversée qui permet d'accueillir des gens qui n'ont pas de qualifications de base dans l’industrie, reprend Elisabeth Battarel. Cela nous permet d’avoir un brassage de population et d'embaucher plus de femmes. Souvent, elles ne sont pas formées à ces métiers, qui sont pourtant bien rémunérés et valorisant.»
Au terme de leur formation de 400 heures, les élèves auront à faire un mois d’intégration dans l’entreprise puis seront suivis durant un an. Trois promotions de douze personnes seront formées chaque année à ces métiers.