Gérante d'un institut de beauté de Cran-Gevrier, fermé une deuxième fois à cause du reconfinement, Myriem Dalache se trouve en grande difficulté financière alors qu'elle attend son troisième enfant. Les parents de l'école de ses filles se sont unis pour lui venir en aide.
Pendant le confinement, la solidarité ne peut plus être un luxe. Dans la commune nouvelle d'Annecy, à Cran-Gevrier, la solidarité a infusé les rangs de l'association de parents d'élèves de l'école maternelle Vallon. Devant l'école, dans le quartier du Haut de Cran, les mères ont parfois des conversations intimes.
Pour Myriem Dalache, membre de l'association, c'est comme ça que tout a commencé. Un jour, "les filles m'ont demandé comment ça allait. Ce n'est pas une période facile pour moi. Elles m'ont écoutée, elles m'ont soutenue", se souvient-elle.
Ne figurant pas sur la liste des commerces essentiels selon le gouvernement, l'institut de beauté dont elle est la gérante, situé à deux pas de l'école, a dû fermer une deuxième fois pour cause de reconfinement. "C'est très difficile parce que le chômage partiel n'est pas pris à 100%, précise-t-elle. On n'a pas de salaire", alors même que loyers et charges continuent de tomber.
Son mari, artisan, a lui-aussi vu son chiffre d'affaires fondre. Une situation financière compliquée, alors que le couple, parents de deux petites filles, attend son troisième enfant.
"On ne pouvait pas rester comme ça"
"En tant qu'association, on fait tellement de choses pour les enfants, on est actives tout le temps. On fait de petites choses pour faire de grands évènements", raconte Maely Lofficial, vice-présidente de l'association. Alors, quand les mères ont appris le sort de Myriem Dalache, ça ne faisait pas de doute : "C'est une amie, une maman, on ne pouvait pas rester comme ça."Retrouvez le reportage de Serge Worreth et Maxime Quemener :La solidarité s'est organisée, "derrière mon dos, pour me soutenir un peu plus qu'en m'écoutant", commente l'esthéticienne, émue. Les amies de Myriem Dalache ont donc décidé de lancer une cagnotte Leetchi, qui a rapporté, depuis le 5 novembre, près de 850 euros.
Pour elle, c'est "un super élan de solidarité" qui vient compenser un manque d'écoute de l'Etat : "On nous confine, c'est bien joli. Mais on ne pense pas à notre état mental. On nous laisse mourir, vraiment." La cagnote Leetchi devrait encore courir jusqu'au 19 novembre. Après quoi Myriem Dalache espère un allègement du confinement et une reprise de son activité.