La famille de Joël Crochet, 63 ans, décédé en mars en Haute-Savoie de "multiples thromboses" après une première injection du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, a déposé plainte contre X pour "homicide involontaire ", a-t-on appris ce mardi 6 avril auprès du parquet d’Annecy.
"La plainte m’a été déposée en urgence ce mardi matin ", a confirmé à l’AFP ce mardi soir Véronique Denizot, la procureure de la république d’Annecy.
La famille de Joël Cochet, 63 ans, décédé le 18 mars à Annecy en Haute-Savoie de « multiples thromboses » après avoir reçu une première injection du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca, a décidé de porter plainte contre X pour "homicide involontaire".
Les proches de cet homme de 63 ans ont signalé le drame à l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), qui a ordonné un supplément d’information pour préciser les causes de sa mort.
"Persuadés" à 95% "qu’un lien avec la vaccination peut être établi, les proches de la victime tentent de faire reconnaître son décès comme une conséquence de l’injection et de l’intégrer au rapport sur les effets indésirables d’AstraZeneca".
C'est le 7 mars dernier que Joël Crochet avait reçu sa première dose de vaccin AstraZeneca à Annecy, lors d'un grand week-end de vaccination. Atteint de légère comorbidité, cet homme de 63 ans avait préféré ne pas trop attendre.
Dès le lendemain pourtant, il rencontre des problèmes respiratoires et articulaires. Soigné par son médecin à la cortisone, son état s'améliore dans la semaine. Mais le week-end suivant, il se dégrade à nouveau.
"En l’espace d’un jour et demi, il a multiplié problèmes sur problèmes, des thromboses sur des organes vitaux, le foie, les reins, le cerveau... puis il a été placé en réanimation. Cela a été fulgurant », témoigne son frère Jean-Luc Crochet que notre équipe avait rencontré le mardi 30 mars denier, avant qu'il ne se décide à porter plainte .
Il ne s’agit pas de la première procédure visant en France le vaccin du laboratoire anglo-suédois : une plainte contre X a été déposée à Toulouse (sud-ouest) après la mort d’une femme de 38 ans et le parquet de Nantes a ouvert une enquête préliminaire à la suite du décès d’un étudiant en médecine.
Ces plaintes pourraient être examinées conjointement par le parquet de Paris dans le cadre d’un regroupement. Sinon, Mme Denizot, la procureur d'Annecy a laissé la porte ouverte à la "saisine d’un magistrat instructeur ".
Rogerio Pinto de Sa Gaspar, le directeur de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a estimé de nouveau ce mardi que la balance risque/bénéfice continuait à peser « largement » en faveur de l’utilisation du vaccin anti-Covid d’AstraZeneca.
L’Agence européenne des médicaments (EMA) a quant à elle indiqué qu’elle était toujours en train d’évaluer la sûreté du vaccin à la lueur de ces nouvelles informations.